Les recettes de l’Algérie provenant de la vente des hydrocarbures devraient atteindre « le même niveau que celui de 2011 » au vu des indices du premier semestre, a déclaré Ali Hached, conseiller du ministre de l’Energie et des Mines, au Forum d’El Moudjahid.
Le montant engrangé alors, 72 milliards de dollars, a été plus important qu’en 2010 (56 milliards de dollars). M. Hached a expliqué que les prix actuels du cours du pétrole ont repris tout récemment avec des niveaux de l’ordre de 115 dollars, en partie dus aux tensions géopolitiques, tout en appelant à rester prudent dans la mesure où les prix sont fonction de la demande et de la croissance mondiale qui avait n’avait pas dépassé les 3,5% pour 2011-2012, un taux qui risque d’être reconduit pour 2013, ce qui atteste, selon lui, « d’une croissance molle ». Le conseiller du ministre a saisi l’occasion pour annoncer le programme de développement énergétique en Algérie qui vise à « garantir la couverture des besoins du pays et maximiser les revenus en devises pour financer le développement ».
Il sera ainsi question d’une intensification de l’exploration des hydrocarbures, de l’élargissement du potentiel minier, de l’utilisation des énergies renouvelables, du développement des autres sources que sont le charbon, l’uranium pour le développement du nucléaire… Le montant alloué à ce programme de développement tourne autour de 80 milliards de dollars pour la période 2012-2016. Il aura pour objectifs, un accroissement des réserves de notre pays et lui donner les moyens de « continuer à être un grand acteur en matière d’approvisionnement énergétique mondial ».
En matière de raffinage, trois raffineries (une au sud, une dans les Hauts-Plateaux et l’autre sur le littoral) sont prévues pour porter nos capacités à 5 millions de tonnes par an d’ici à 2020. Pour ce qui est de la liquéfaction, deux unités seront opérationnelles au début de l’année, rappelle M. Hached qui parle ainsi de négociations en cours avec des pays asiatiques tels l’Inde, le Pakistan, la Corée afin de finaliser des contrats d’approvisionnement fermes pour l’enlèvement de notre GNL.
ELECTRICITÉ : UN PLAN POUR SÉCURISER L’APPROVISIONNEMENT
A une question relative aux nouvelles dispositions de la loi sur les hydrocarbures qui amendera la loi de 2005, le conseiller du ministre a fait savoir qu’elle apporte des « améliorations visant les conditions d’investissement, telle la fiscalité » et ce, pour inciter les compagnies internationales à investir davantage, plus particulièrement, dans l’offshore d’accès difficile.
L’Algérie réalise, aujourd’hui, 20 à 30 découvertes d’hydrocarbures par an, ce qui lui donne les moyens de reconstituer des réserves. La production de l’électricité sera l’autre chapitre sur lequel s’attardera M. Hached d’autant que la période écoulée s’est illustrée par de grandes perturbations qu’il a liées à un « retard dans la réception des infrastructures du réseau de transport », notamment pour les régions est et sud sur une période qui a progressé de 14%.
Le ministère de l’Energie et des Mine a, à cet effet, élaboré un plan pour sécuriser les approvisionnements en électricité dès 2012. Le programme d’infrastructure qui s’étalera de 2012 à 2017 devra porter le réseau de transport de 15.000, actuellement, à 35.000 km. Il sera conforté par l’apport des énergies renouvelables dont les différents programmes identifiés (centrales, fermes éoliennes, kits solaires) produiront 2 600 mégawatts d’ici à 2020. A ce titre, « 35% de la production de l’électricité devrait provenir des énergies renouvelables d’ici à 2040 », selon lui. Pour ce qui est du secteur des mines, M. Hached a évoqué de « grandes opérations dans les domaines des phosphates, de l’or, du manganèse » avec le concours de grands groupes internationaux spécialisés qui ont de l’expérience dans le domaine minier.
K. Daghefli