Rebrab écarté, Bouteflika pour une société algéro-qatarie à Bellara

Rebrab écarté, Bouteflika pour une société algéro-qatarie à Bellara

Le constructeur automobile Renault avait refusé d’installer son usine à Bellara, le capitaine d’industrie Issad Rabrab a vu son projet d’usine refusé par Bouteflika. Mais le Qatar l’a fait avec l’Algérie. Ils ont créé une société mixte pour réaliser un complexe sidérurgique à Bellara (Jijel) d’une capacité de 5 millions de tonnes.

Bouteflika et l’émir du Qatar.

L’accord final sera signé en décembre prochain, lors de la visite en Algérie de l’Emir du Qatar Cheih Hamad Ben Khalifa Al Thani qui sera également couronnée par la signature de 7 autres accords de partenariat déjà finalisés, a appris l’APS en marge de la réunion de la commission bilatérale algéro-qatarie.

L’investissement va coûter 2 milliards de dollars dans une première phase et permettra de produire 2 millions de tonnes d’acier par an à partir de 2017, une production qui va s’élever progressivement à 5 millions de tonnes, selon les précisions du ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement M. Cherif Rahmani.

Le capital du complexe sera détenu à 51% par l’entreprise Sider et le Fonds national de l’investissement (FNI) et à 49% par Qatar International, une joint-venture entre Qatar Steel et Qatar Mining, confie à l’APS une source proche du ministère de l’Industrie. La participation du FNI dans ce projet n’a pas encore été définie, selon la même source. Avec l’usine sidérurgique d’un million de tonnes, que compte lancer les Turcs dés 2013 à Oran, le complexe de Bellara va aider à réduire la lourde facture d’importation de l’acier de l’Algérie qui s’élève annuellement à 10 milliards de dollars, soit près de 20% du montant global de ses importations.

Rabrab écarté en faveur des Qataris

On se souvient qu’Issad Rabrab avait mis sur la table un futur complexe sidérurgique qui devait être réalisé par le groupe Cevital dans la zone de Bellara à Jijel. L’industriel avait estimé la création de quelque 5 000 emplois directs et 50 000 autres indirects. Mieux encore, il s’est montré disposé à réaliser aussi à Jijel une usine d’aluminium en partenariat avec le leader mondial Rio Tinto, pour une capacité de 1 500 000 tonnes/an, “pour peu que le gouvernement donne son aval”. Le total de cet investissement ? 7 milliards de dollars, ce serait le plus grand complexe d’aluminium dans le monde en termes de capacité de production. Mais voilà Bouteflika a refusé qu’un Algérien investisse en Algérie, il a préféré à Issad Rabrab ses amis qataris.

On s’en souvient, en novembre 2011, le ministre de l’industrie de la PME et de la promotion des investissements, Mohamed Benmeradi avait justifié au sénat à Alger, le choix d’un investisseur qatari plutôt que Cevital dans la construction d’un complexe sidérurgique à Bellara la zone industrielle par le fait que Cévital « n’avait pas de projet ». Un argument difficile à croire quand on connaît le sérieux d’Issad Rabrab, en fait les raisons sont ailleurs. Le président voulait renvoyer l’ascenseur à ses amis qataris, comme il l’avait fait pour la téléphonie à son ami Mohamed Al Shorafa. Rappelons-nous, il lui avait octroyé une licence GSM pour 800 millions de dollars soit trois fois moins que son prix. Pour Bouteflika, tout est dans les relations, le copinage au détriment de l’Algérie.

Sofiane Ayache/APS