Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, se rendra à Toulouse le 1er novembre prochain, où il rendra hommage aux victimes du présumé coupable Mohamed Merah. La présidente du Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif) en Midi-Pyrénées, Nicole Yardini, a déclaré que cette visite témoignait du «caractère planétaire» de l’affaire. «Toulouse est devenue un symbole pour les juifs du monde.
Il y a un avant et un après Mohamed Merah», a-elle souligné, qualifiant la visite de Netanyahou de «témoignage de la solidarité du peuple juif à une communauté traumatisée». La représentante du Crif a ajouté qu’elle soulignait «la proximité de destin entre Israël et la communauté juive française, tous les deux menacés par l’islamisme radical». Tout indique que l’affaire Merah sera utilisée comme une nouvelle carte par Tel-Aviv, dans le cadre de son idéologie victimaire qui lui confère tous les droits sur le peuple palestinien opprimé, sans que la communauté internationale bouge le petit doigt. Ce nouvel élément dans cette affaire qui fait beaucoup de bruit s’ajoute à d’autres qui enfoncent chaque jour un peu plus les services de sécurité français. En effet, après la dernière interview de Maître Zahia Mokhtari, avocate du père de Mohamed Merah, accordée en exclusivité à Algeriepatriotique, de nouveaux rebondissements accablent davantage la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Le frère et la sœur du caporal Abel Chennouf, tué en mars dernier à Montauban, s’apprêtent à porter plainte pour «homicide involontaire» contre la DCRI, rapporte Le Nouvel Observateur. Ils se joignent à la veuve de leur frère qui a envoyé sa propre plainte mercredi. «Le rapport de l’IGPN nous a confortés dans ce que nous savions déjà : il y a eu un relâchement de la surveillance de Merah alors que la DCRI avait appréhendé qu’il s’agissait d’une personne dangereuse», a précisé l’avocate du frère et de la sœur, Maître Dubreuil. Cette double action pour «homicide involontaire en raison de la violation d’une obligation de sécurité» viendrait compléter la plainte déposée en mai dernier par le père du militaire du dix-septième Régiment du génie parachutiste, tué à l’âge de 25 ans à Montauban pour «non-assistance à personne en danger» contre les services de contre-espionnage. Le rapport rendu public mardi sur l’affaire Merah, par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a révélé «plusieurs défaillances objectives» dans le fonctionnement des services de police et de renseignement. Selon la police des polices, ces défaillances tiennent à la «conjonction d’omissions et d’erreurs d’appréciation» et à des «problèmes de pilotage et de cloisonnement encore très présents entre renseignement intérieur, police judiciaire et sécurité». Ce même rapport a été jugé incomplet par le président de la commission des lois de l’Assemblée française, Jean-Jacques Urvoas : «Ce rapport ne dit que des évidences qui étaient déjà connues. Il y a toute une part qui n’est pas traitée, c’est la confiance qui repose sur les hommes. Ce rapport fait une impasse sur la façon dont humainement ce dossier a été géré», a-t-il déclaré en marge d’une session plénière. Ce député socialiste avait déjà créé la polémique, en mars, lorsqu’il avait critiqué l’incapacité du Raid à désarmer Mohamed Merah. «Si je comprends bien, le Raid n’est donc pas capable, en 30 heures, d’aller chercher un individu seul dans un appartement», avait-il ironisé sur son compte Twitter.
Mohamed El-Ghazi