Réalisation, en Algérie, de ALSAT B2 dès la fin de l’année

Réalisation, en Algérie, de ALSAT B2 dès la fin de l’année

Le directeur de l’ASAL (Agence spatiale algérienne), M. Azzedine Oussedik, a animé jeudi dernier une conférence de presse au siège de l’Agence (Bouzaréah) suite au lancement réussi, il y a quelques jours, du satellite algérien Alsat 2 A du site de Sriharikota dans le sud de l’Inde.

Avec la mise sur orbite du satellite Alsat 2A, un satellite d’observation de la Terre à haute résolution, l’Algérie dispose à présent de deux satellites, le satellite Alsat 1, lancé en nombre 2002 étant toujours en fonction dont la durée de vie telle que prévue est de 5 ans. Dans le programme spatial algérien il est prévu le lancement d’un troisième satellite Alsat 2B qui sera réalisé entièrement en Algérie. On aura en tout 3 satellites, a précisé dans son intervention M.

Oussedik. Le satellite Alsat 2 sera complémentaire d’Alsat 1 qui continue de rendre de précieux services aux utilisateurs. Cet été Alsat 1 servira dans le cadre de la campagne de lutte contre les incendies de forêt. Alsat 2A permettra d’obtenir une image par jour avec un niveau de précision de 2,5 m. Une simulation a été effectuée, projetée sur écran durant l’exposé, montrant la zone d’Arzew avec un niveau de précision correspondant aux références.

Entre le projet Alsat 1 et Alsat 2 il y a une évolution progressive de l’appropriation du savoir-faire technologie. Alsat 1 a été le projet école, dira M. Oussedik qui souligne que l’aspect le plus important dans ce programme spatial ce n’est pas le satellite mis en orbite ni les infrastructures mais cette valeur immatérielle que constitue le potentiel humain d’ingénieurs algériens qui ont appris à réaliser le satellite.

Les équipes d’ingénieurs ce sont les majors de promotions des universités nationales (USTO, USTHB, université de Ouargla…). L’expérience d’Alsat 1 a été très concluante et a permis de former un noyau de chercheurs algériens.

Avec le lancement d’Alsat 2A, l’Algérie vient de réaliser un saut qualitatif dans le domaine de la technologie spatiale. M. Oussedik mettra en relief la quasi-autonomie de l’opération de lancement avec l’assistance indienne et française. C’est un palier très important, en termes de souveraineté, dira-t-il. Il faut comprendre que le cheminement du projet de lancement du satellite comprend plusieurs phases (conception, transport, tests multiples…) nécessitant beaucoup de maîtrise et de précautions.

Pour le transport du satellite de Toulouse vers l’Inde c’est l’aviation de la défense nationale qui a effectué cette opération, très délicate, sur les tests (vibrations, etc.) on a eu recours aux moyens internationaux.

Si cette nouvelle réalisation (le lancement réussi d’Alsat 2A) constitue un motif de fierté légitime, il convient de reste humble et modeste, note M. Oussedik, car on n’est qu’au début. L’Algérie s’est imposée comme un partenaire incontournable par rapport au reste du monde, souligne M. Oussedik. Notre pays va abriter le bureau de l’ONU d’appui du système de gestion des catastrophes naturelles.

La lutte anti-acridienne dans la région du Sahel à laquelle a contribué de façon notable l’Algérie nous a valu les félicitations de la FAO. La grande satisfaction reste l’émergence d’un potentiel de chercheurs.

Le CNTS abrite 200 chercheurs, et on a formé une dizaine de docteurs dans le domaine. Il convient de noter que les projets opérationnels d’applications spatiales contribuent au développement économique à travers : la connaissance des ressources, les systèmes de gestion et de prévention des risques majeurs, le système d’information géographique, les études d’amont et d’aval, la cartographie et cadastre, les systèmes de télécommunication, les systèmes de localisation et de positionnement.

Le PSN (Programme spatial national) prévoit 86 projets opérationnels d’application à mettre en œuvre. “J’espère que les conditions de nos chercheurs s’amélioreront pour les mobiliser davantage”, souhaite M. Oussedik.

M. Brahim