Dans le cadre du plan de soutien à la croissance économique lancé par le président de la République en 2005, la construction d’au moins cinq stades étaient au programme, à savoir deux à Alger (Baraki et Douéra), un à Oran, un à Tizi Ouzou et un autre à Sétif.
Aucune de ces infrastructures ne sera livrée dans les prochains mois, au grand désespoir de milliers d’amoureux et supporters de football qui rêvent de vivre leur passion dans des stades modernes et confortables. Tel est le constat. Commençons par l’un des exemples les plus saillants de cette situation. Le chantier du stade de 40 000 places de Douéra n’est réalisé qu’à 10%. Ce projet vient juste d’entamer l’étape des fondations. C’est, en effet, le constat fait de visu, cette semaine, sur le chantier du stade où la seule grue en service s’attelle à mettre en place le ferraillage des pilonnes des fondations. Inscrit en 2004 et entré en chantier en avril 2010 pour un délai de 29 mois, ce projet était à l’arrêt pendant trois ans à cause d’un problème entre le maître de l’ouvrage et le bureau d’études. Pour reprendre les travaux de réalisation, l’entreprise chinoise ZCIGC a exigé une réévaluation du montant du projet à 18 milliards de DA au lieu des 11 milliards de DA de 2004. Le ministère a opposé un refus catégorique à cette demande.
Projet de Douéra : au stade des fondations !
Du côté de Baraki, on commence à peine à voir le stade sortir de terre, après deux ans et demi de travaux. Il est utile de noter que ce stade d’un coût global de plus de 13 milliards de DA est réalisé par une entreprise chinoise. Les travaux de construction du stade ont commencé en juillet 2008 avec comme objectif de les achever en septembre 2011. Trois ans après, le projet est à moitié réalisé. Ce projet est réalisé à 45%. Le retard est dû, selon les pouvoirs publics, à un problème majeur entre le maître de l’ouvrage et le bureau d’études. Dans ces deux sites, le ministre semble avoir arraché des entreprises de réalisation l’engagement de terminer les travaux à la fin 2015. L’Algérie a introduit une demande auprès de la Confédération africaine de football afin d’organiser la coupe d’Afrique des Nations de 2019. La réception des stades de Baraki et Douéra entre dans le cadre de la préparation de cet événement continental. Les retards dans la réalisation des infrastructures sportives semblent devenir une tradition en Algérie. L’exemple de la wilaya d’Alger est édifiant puisque selon le ministre des Sports, près de 57% des projets inscrits entre l’année 2000 et 2013 dans le secteur de la Jeunesse et des sports au profit de la wilaya d’Alger n’ont pas encore été lancés.
Tizi Ouzou : un projet qui piétine
Le nouveau complexe sportif de 50.000 places de Tizi Ouzou est en phase de battre tous les records dans les retards. Le taux d’avancement du stade de football est actuellement de 32%. Le stade actuellement en construction sera un vrai bijou, que ce soit au plan architectural que celui des commodités. Mais les supporters ont quelque peu désespéré de le voir opérationnel. En effet, on parle de problèmes internes entre les sociétés réalisatrices du projet qui vont encore retarder la réception du nouveau stade de Tizi Ouzou, initialement prévue pour fin 2014. “La réception du stade fin 2014 est techniquement impossible”, avait indiqué récemment M. Tahmi. Pour rappel, les travaux de ce stade, situé à Boukhalfa (sortie ouest de la ville de Tizi Ouzou), ont été lancés en mai 2010 avec un délai de réalisation d’environ 40 mois. Les sociétés, algérienne ETRHB Haddad et espagnole FCC étaient engagées pour sa concrétisation pour un montant de plus de 35 milliards de dinars.
Oran : le plus avancé de tous
A Oran, le nouveau stade olympique, confié à une entreprise chinoise, enregistre un taux d’avancement des travaux estimé à plus de 55%. C’est le plus avancé de tous. Pour un montant de plus de 10 milliards de dinars, les travaux de réalisation avaient été lancés en 2008 pour une durée de 29 mois, mais des mises en demeure avaient été adressées aux responsables de l’entreprise, pour que celle-ci se conforme au cahier des charges et au planning des travaux, dès 2010. Tout le long de l’année écoulée, les différents responsables qui se sont exprimé sur le sujet ont affirmé que le stade sera livré avant la fin 2013. Aujourd’hui, pour les plus optimistes, la livraison se fera durant l’année 2014. Il faut dire que la charpente de toiture métallique a été posée sur plus d’un quart du stade, alors que près de la moitié des tribunes supérieures ont été terminées.
Sétif : au stade de maquette
À Sétif, la situation est pire. Le projet de réalisation d’un complexe sportif de 50 000 places couvertes, octroyé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite à la wilaya en juin 2007, n’a toujours pas vu le jour. Le projet du nouveau complexe est encore en phase de maquette. Cette infrastructure, tant attendue par les sportifs de Sétif, a connu jusque-là d’incroyables péripéties. Le projet a été validé en juillet 2009. Les travaux devaient être lancés avant la fin de la même année. Cependant, la révision du code des marchés ainsi que la non-approbation du cahier des charges ont retardé le projet. L’approbation n’a été officielle que le 10 octobre 2011, et le lancement des différents avis d’appel d’offres devaient se faire au début 2012. Le projet, qui devait être lancé en 2012, n’a pas encore démarré. La dernière annonce officielle concernant le projet, qui a été faite par le ministre de la Jeunesse et des Sports le 5 septembre 2013, indiquait que l’entreprise chargée de la construction de ce mégaprojet sera connue très prochainement et que les travaux devraient être lancés avant décembre 2013.
S. S