Le mystère qui entoure le gel par Sonatrach de son projet de réalisation d’une usine de vapocraquage de l’éthane en partenariat avec Total est en partie démystifié.
Selon certaines indiscrétions, le désaccord entre la compagnie publique des hydrocarbures et le Français Total est alimenté essentiellement par les prix du gaz que devra vendre Sonatrach à la joint-venture qui la compose avec Total dans le projet de l’usine de vapocraquage de l’éthane.
Dans sa quête de réaliser les meilleurs profits à travers l’usine d’Arzew, Total aurait exigé une baisse des prix, voire l’application des prix du marché domestique sur les achats du gaz auprès de Sonatrach. Si l’information est confirmée, ce serait l’histoire à l’éternel commencement, puisque plusieurs projets similaires avec d’autres partenaires étrangers ont buté sur le même obstacle ; le prix de cession du gaz.
En toile de fond de cette problématique profile, à titre d’exemple, la joint-venture entre Sonatrach et le consortium émirati Dubaï-Moubadala pour la mise sur pied d’une unité d’aluminium à Béni Saf, ou encore un autre projet portant sur la réalisation d’une unité d’ammoniac, prévue en joint-venture, entre le groupe Sonatrach et El Djazairia El Omania Lil Asmida. Total tombe presque dans la même configuration, selon certaines sources proches du dossier.

Le groupe français des hydrocarbures voulait que soit appliquée une « justice » quant au prix de cession du gaz appliqué aux entreprises locales et aux partenaires étrangers. Cette problématique de dualité des prix s’était également posée comme un point d’achoppement qui se dressait contre l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Cette organisation interdit tout dumping à l’exportation dont la dualité des prix.
Pour ainsi dire, le projet Sonatrach-Total pour la réalisation d’une usine de vapocraquage de l’éthane se heurte aux exigences de la compagnie française qui tentait d’obtenir un prix de gaz favorisant la hausse de ses profits à l’international. Face à ces exigences, Sonatrach est restée de marbre et a adopté la formule de tarification appliquée aux investisseurs étrangers, bien que le dossier soit traité en haut niveau, dit-on.
Faut-il rappeler pour les besoins de précision que le projet de réalisation d’une usine de vapocraquage de l’éthane par Sonatrach et Total avait été décidé à l’issue d’une cérémonie d’ouverture des plis datant du 16 juillet 2007.
Le projet sis à la zone industrielle d’Arzew, et d’un coût de 5 milliards de dollars, portait sur une capacité de production de 1400 KTA d’éthane extrait à partir des complexes GL1/Z et GL2/Z dans la zone industrielle d’Arzew.
A.B.Mohamed