Revendiquant l’intervention des instances concernées, les étudiants de l’université du 8-Mai 1945 de Guelma, les propriétaires de terrains et la société civile menacent d’user de la force pour stopper les désagréments.
Une situation qui en toute vraisemblance n’a laissé aucune alternative à nos interlocuteurs. «Nous subissons les désagréments d’un projet qui n’a aucune retombée sur la wilaya, du moins pour les Guelmis», nous ont déclaré des habitants, des étudiants de l’université et des propriétaires de terrains, ainsi que des représentants de la société civile. Sur les hauteurs de Jbel Halouf, dans la wilaya de Guelma, un projet a été lancé pour la réalisation de plus de 200 villas et quelque 150 locaux commerciaux, destinés à une frange bien distinguée de la wilaya. Conséquences directes: menace d’éboulement, boue, poussière pour les uns, fermeture des servitudes et grignotage des terrains privés pour les autres.
Entre les uns et les autres, il y a la société civile qui s’insurge contre le laxisme des pouvoirs locaux quant aux désagréments provoqués par ce chantier. Activant dans la promotion immobilière sans aucun contrôle, ce projet pour la réalisation d’unités promotionnelles haut de gamme, serait à l’origine de divers problèmes de santé pour les étudiants de l’université 8-Mai 1945 de Guelma. Sur les lieux, nous avons constaté de visu, l’ampleur des dégâts. Nuages poussiéreux, couvrant le ciel de cette institution universitaire, située en amont de la montagne. «J’ai commencé avec des complications respiratoires et j’ai fini asthmatique, à force de respirer de l’air pollué», nous a dit Fatiha, étudiante en langues. Le médecin lui a prescrit de la «Ventoline», après avoir diagnostiqué un asthme dû à la poussière. Houssam résident à la cité universitaire, nous a fait constater l’infiltration de la poussière rouge, dans la chambre qu’il partage avec d’autres étudiants et qui sont du même avis. Les cas se suivent et se ressemblent, menaçant la santé des étudiants de l’université du 8 Mai 1945. Outre les désagréments de santé, les dépassements caractérisant ce chantier, ont été retenus par des habitants et des propriétaires de terrains limitrophes au site de construction. Grignotage de plusieurs mètres carrés des terrains privés, ainsi que l’achat et la construction sans respect des normes de constructions, sur une servitude servant l’intérêt général. Ce qui a conduit à la fermeture du passage au lotissement. Des concernés, de près et de loin, documents à l’appui, ont été jusqu’à dire «nous avons été accusés, d’avoir entravé les textes de loi et de mafia du foncier, alors que les transactions d’achat de nos terrains ont été opérées dans la légalité». Propriétaires de parcelles de terre à Jbel Halouf, avec actes de propriétés légaux, nos interlocuteurs, détenteurs de décisions de justice, émanant des instances juridiques de Guelma et celle du Haut Conseil de l’Etat, se disent subir encore les affres d’accusations calomnieuses. Un préjudice moral qui na épargné aucune des parties: les vendeurs, les acheteurs, les notaires et les services de la Conservation foncière entre autres. Pour sa part, la société civile a soulevé un fait intrigant, mettant en exergue, la délivrance de permis de construire, par une institution autre que l’APC. Une opération engagée sans la consultation, encore moins la présence de la direction de l’environnement, les forêts et l’urbanisme. Ces directions contactées par nos soins se sont abstenues de toute déclaration.
Pointant un doigt accusateur vers la mafia du foncier, des représentants de la société civile, rencontrés, ont dénoncé le laxisme des pouvoirs locaux de leur wilaya: «Ce foncier qui fait courir tout un chacun, est l’oeuvre d’un abus de pouvoir et d’influence qui ne dit pas son nom.» Pour en savoir plus sur cette situation, toutes nos tentatives pour prendre attache avec un quelconque responsable de la wilaya de Guelma, sont restées vaines. A l’exception d’un cadre de la DUC, qui, sous la couverture de l’anonymat, a affirmé «ce n’est un secret pour personne, des dépassements sont enregistrés dans ce cas de figure mais…».

Marquant un silence de crainte, notre interlocuteur s’est contenté d’approuver la situation en général et d’éviter même les questions indiscrètes.