Réagissant aux manifestations suite au procès de Hosni Moubarak, Al-Sissi rassure sur les acquis de la révolution de 2011

Réagissant aux manifestations suite au procès de Hosni Moubarak,  Al-Sissi rassure sur les acquis de la révolution de 2011
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Le verdict rendu par un tribunal cairote, à l’encontre de l’ancien président Hosni Moubarak, qui avait été blanchi dans deux affaires, des accusations de complicité de meurtre lors des manifestations de janvier-février 2011, et de corruption, a plus incité la rue égyptienne à des questionnements qu’elle n’en a apporté de réponses. 

Ces décisions de justice ont eu pour effet de pousser les Egyptiens à s’interroger, non seulement sur la portée de ces décisions, de nature à réhabiliter l’ancien président, mais aussi sur l’avenir de leur révolution ayant renversé Hosni Moubarak, après 29 ans de règne despotique, au prix d’un millier de morts. Ils l’ont d’ailleurs fait comprendre lors de manifestations, ayant suivi l’annonce les décisions de justice, où un millier de manifestants s’était rassemblé près de la place Tahrir au Caire, épicentre de la révolte de 2011.

Mais ces craintes ont été balayées d’un revers de la main par un président Abdel Fattah al-Sissi qui se voulait rassurant quant aux acquis démocratiques, en assurant que l’Egypte n’allait pas “revenir en arrière” après l’abandon controversé de l’accusation de complicité de meurtre qui pesait contre l’ex-chef de l’Etat Hosni Moubarak. “La nouvelle Egypte, qui est le résultat des deux révolutions du 25 janvier (2011) et du 30 juin (2013) se dirige vers l’établissement d’un Etat démocratique et moderne, fondé sur la justice, la liberté, l’égalité et la lutte contre la corruption”, a affirmé al-Sissi, selon un communiqué de la présidence publié dimanche soir. Cette nouvelle Egypte, a assuré le président, “regarde vers l’avenir et ne peut jamais revenir en arrière”. Au moment où on parle d’une éventuelle libération anticipée de Moubarak, l’intervention de l’homme fort d’Egypte, lui même architecte de la destitution du président Morsi en juillet 2013, se veut rassurante à l’endroit d’une population, lasse de trois années d’instabilité politique, et à la recrudescence de la violence terroriste. Tout en ayant particulièrement insisté sur “l’indépendance de la justice”, pour battre en brèche les accusations de “mascarade judiciaire”, le président égyptien a donné un gage de bonne volonté. Il a ordonné au gouvernement de revoir les compensations allouées aux “familles des martyrs et des blessés de la révolution” de 2011.

Il a demandé à un comité législatif d’étudier des réformes du code pénal proposées par le tribunal de Hosni Moubarak, qui a notamment dit avoir abandonné les charges contre l’ex-président en raison d’obscurs points de procédures. Après l’annonce de la décision, un millier de manifestants ont joint leur parole à celle des militants et défenseurs des droits de l’homme qui accusent régulièrement al-Sissi d’avoir instauré un régime encore plus autoritaire que celui de Hosni Moubarak.

LG Algérie

Ils en veulent, pour preuve, que depuis l’éviction de Mohamed Morsi, au moins 1400 de ses partisans ont été tués, pour la plupart des manifestants, plus de 15 000 personnes ont été emprisonnées, tandis que des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse. L’opposition laïque et de gauche n’était pas en reste, puisque nombre de ses militants ont été emprisonnés pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester.

A. R