A l’écoute attentive de la situation qui prévaut en Algérie depuis le 22 février dernier, les plus hautes autorités françaises n’ont pas tardé à réagir à la décision de Abdelaziz Bouteflika de reporter les élections et de renoncer au 5e mandat. Elles l’ont même fait quelques minutes seulement après que le message, adressé par le président de la République au peuple algérien, a été rendu public, lundi, par l’intermédiaire du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a salué cette initiative.
« Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien», a indiqué M. Le Drian dans une déclaration publiée sur le site de son ministère qui témoigne du suivi permanent consacré par l’Etat français aux événements qui marquent l’actualité algérienne depuis près de trois semaines. «La France exprime l’espoir qu’une nouvelle dynamique à même de répondre aux aspirations profondes du peuple algérien puisse s’engager rapidement », a ajouté le même ministre.
Hier, c’était au tour du président français Emmanuel Macron de saluer la décision de son homologue algérien. « Je salue la décision du président Bouteflika, qui signe une nouvelle page dans le développement de la démocratie algérienne », a déclaré M. Macron à partir de Djibouti, où il animait une conférence de presse avec son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.

Le chef d’Etat français a également salué « la dignité avec laquelle la population, en particulier la jeunesse algérienne, a su exprimer ses espoirs, sa volonté de changement, ainsi que le professionnalisme des forces de sécurité », a déclaré Emmanuel Macron, souhaitant que la conférence nationale inclusive annoncée par le président Abdelaziz Bouteflika puisse s’organiser dans «les prochaines semaines et les prochains mois afin qu’elle débouche sur une transition d’une durée raisonnable».
«Je pense que c’est un signe de maturité» et «nous ferons tout pour accompagner l’Algérie dans cette transition avec amitié et avec respect », a-t-il ajouté. De son côté, la Russie préfère jouer la carte de la non-ingérence et adopte une attitude en retrait vis-à-vis de la décision de Abdelaziz Bouteflika, mais aussi des événements qui marquent l’actualité algérienne depuis plusieurs jours.
Dans cette logique de réactivité mesurée, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré hier que ce qui se passe en Algérie est «une affaire intérieure d’un pays ami des Russes», espérant que «les problèmes à l’avenir
s
eront résolus de manière constructive et responsable, conformément au dialogue national approfondi, axé sur la sécurité». «Nous souhaitons la stabilité et la mise en place de conditions pour de nouveaux progrès en Algérie et que le pays se mette sur la voie du changement politique et socio-économique dans l’intérêt de l’ensemble du peuple algérien», a ajouté Mme Zakharova.