Par le biais de son bureau régional de Tizi Ouzou, le RCD a estimé dans une déclaration, rendue publique jeudi, que les revendications exprimées par la grève des travailleurs de la laiterie de DBK «ne sont nullement syndicales mais politiques».
N’y allant pas avec le dos de la cuillère, le parti s’attaque directement au Parti des travailleurs (PT), qu’il accuse vertement d’être derrière ce mouvement de grève. «Une soixantaine d’activistes dont certains sont pris en charge politiquement et matériellement par l’internationale trotskiste animent cette grève et prennent en otages les centaines d’ouvriers de l’usine pour polluer le combat pour un changement démocratique et vendre à leurs tuteurs une expérience pilote de renationalisation d’une unité (…) pour espérer engranger au passage quelques dividendes aux prochaines échéances électorales», peut-on lire dans la déclaration.
Quant aux 300 autres ouvriers empêchés de travailler par la force, ajoute le RCD, «ils ne sont le souci de personne». La grève des travailleurs de la laiterie de DBK qui en est à son 105e jour n’a pas fait que des familles privées de salaires, selon le RCD, mais aussi d’autres victimes comme «les éleveurs, les collecteurs de lait, les distributeurs, les petits commerçants… et en fin de chaîne, le consommateur qui débourse jusqu’à 40 DA pour un sachet de lait, faisant au passage le bonheur de beaucoup de spéculateurs».
S’adressant à la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, au sujet de la «nationalisation», le RCD pense qu’il est de facto pour elle de commencer par nationaliser «ses propres biens», constitués, dit-il, «de chalutiers, de biens immobiliers, d’entreprises dans l’agroalimentaire et de terres agricoles des ex-EAC». Après le PT, le parti de Saïd Sadi n’hésitera pas à tirer sur le Front des forces socialistes (FFS).
Le RCD qui explique son «long silence» par son militantisme pour «l’autonomie de la société civile et du monde du travail», estime que ce bras de fer entre dans le cadre de la stratégie d’«anti-kabylisme». «Le conflit de DBK n’est qu’un chaînon de la stratégie de déstabilisation menée contre la Kabylie, notamment par le recours au désinvestissement», est-il écrit.
A ce que le même parti qualifie d’«occupation» s’ajoutent «les kidnappings souvent inexpliqués, la structuration de la délinquance, le terrorisme toujours renaissant, l’investissement torpillé par une administration aussi tâtillonne en Kabylie qu’elle est laxiste ailleurs». Le RCD a ajouté que «la solution à l’agression qui vient de se dévoiler à DBK dans l’impudeur et l’impunité est de protéger la Kabylie des provocations».
Aïssa Moussi