La réaction du ministère des Affaires étrangères, après l’adoption de cette résolution, a été quasi instantanée. Elle est imputée à “un groupuscule connu pour avoir versé dans l’agitation médiatique pour servir des desseins inavouables et contraires à la volonté clairement affichée par l’Algérie et l’UE d’aller de l’avant”.
Le communiqué du MAE parle d’une résolution adoptée “quasiment à la sauvette” en plus d’être “en réel décalage tant avec l’esprit qui préside aux relations de dialogue et de coopération entre l’Algérie et l’Union européenne qu’avec la dynamique qui anime les rapports de l’Algérie avec ses États membres”. Toujours sur la forme de cette résolution adoptée sous le sceau de l’urgence, le MAE parle d’une “escroquerie procédurale”. S’agissant des faits sur lesquels elle s’appuie, ils sont qualifiés de “faits ordinaires” choisis comme prétexte par les auteurs de l’initiative. Ces derniers sont ainsi mis à l’index autant pour leur acharnement à vouloir porter préjudice à l’atmosphère sereine qui caractérise le dialogue entre l’Algérie et le partenaire européen que sur les limites de leur vision quant aux intérêts mêmes de l’UE. Pour Chérif Bénali : “Les vaines tentatives de ces quelques détracteurs, qui se trompent d’époque et d’adversaire, ne peuvent, en aucun cas, altérer et, encore moins, remettre en cause la marche résolue de l’Algérie et de l’UE vers la consolidation du partenariat mutuellement avantageux que projette l’Accord d’association.” Du reste, affirme encore le responsable des AE, “durant les dix années de mise en œuvre de l’Accord d’association, les questions relatives à la gouvernance, à la démocratie et aux droits de l’Homme ont régulièrement fait l’objet d’échanges à la satisfaction des deux parties”.
Revenant sur le dialogue interparlementaire entre les institutions législatives algérienne et européenne, à travers la tenue de treize sessions de dialogue, on estime, au département de Lamamra, qu’il (le dialogue) “a permis une meilleure connaissance des évolutions internes en cours en Algérie et parmi les pays de l’UE”. Du coup, estime-t-on, “l’adoption de cette résolution, qui s’écarte de l’esprit du dialogue confiant, décrédibilise ses propres auteurs qui se sont arrogé le droit de tenter de jeter la suspicion sur la justice algérienne face à des faits répréhensibles qui font l’objet d’actions judiciaires similaires dans nombre de pays européens.” Et tout en rejetant ce qu’il qualifie d’“intrusion suspecte et irresponsable dans les affaires intérieures de l’Algérie, le ministère des Affaires étrangères réitère la ferme volonté de la partie algérienne de poursuivre activement la mise en œuvre des réformes qu’elle a souverainement engagées”.
R. N.