Mohcen Belabbas a été élu, hier à l’unanimité, nouveau président du Rassemblement pour la culture
et la démocratie (RCD) à l’issue du congrès national du parti. L’ancien chargé de la communication du RCD était le seul candidat à se présenter après le retrait de Saïd Sadi, à la tête du parti depuis sa création, il y a 23 ans.
Le vice-président du parti, Noureddine Aït Hamouda, privilégié par les militants de l’est du pays, ne s’est finalement pas présenté.
Les militants quant à eux étaient partagés, certains voyaient en cette initiative une bonne chose pour donner de la fraîcheur au parti. A 42 ans, le nouveau président du parti, qui incarne une certaine jeunesse, compte donner un nouveau souffle à la formation et apporter de nouvelles idées à même de relancer le parti sur la scène politique.
La jeunesse reste un atout pour ces adhérents qui veulent moderniser le RCD. D’autres par contre étaient déçus par le retrait de Saïd Sadi et n’ont pas accepté l’investiture de Mohcen Belabbas. Les militants les plus mécontents étaient ceux de Béjaïa et de Constantine qui souhaitaient voir le vice-président du parti aux commandes du RCD. Selon certains militants, un petit groupe de congressistes a contesté la décision des votants, mais ont été vite rappelés à l’ordre.
Ces militants reprocheraient à Belabbas d’être «incompétent» et d’être le pire porte-parole que le RCD ait jamais eu, et d’être un novice en matière de communication. Ils l’accusent d’avoir manipulé Sadi et de l’avoir poussé à boycotter les élections, ce qui, selon eux, n’est pas à l’avantage du parti. Ces militants le critiquent également pour avoir influencé les marches du RCD de 2011, ce qui a entaché l’image de cette formation. A la suite de l’élection du président, les congressistes ont procédé à celle du nouveau conseil national du parti. Pour eux, une seule marche pour dénoncer l’injustice et la corruption au sein du pouvoir aurait suffi.
Par ailleurs, quelques adhérents du RCD craignent que le nouveau président du parti procède au recentrage du secrétariat national autour de la Kabylie et se désintéresse du sort des Algériens des autres régions. A l’issue de ce conseil, de nouveaux secrétaires nationaux seront désignés sur décision du nouveau président. Certains partisans du parti pensent que la plupart des anciens secrétaires nationaux seront reconduits et brigueront un second mandat.
Par Cylia Lateb