Rattrapage des cours perdus durant la grève, Les lycéens refusent de sacrifier leurs vacances

Rattrapage des cours perdus durant la grève, Les lycéens refusent de sacrifier leurs vacances
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L’inquiétude qui règne au sein de la population appelle à la question des responsabilités de toutes les parties impliquées dans ce bras de fer engagé entre la tutelle et le Cnapeste depuis le 16 février dernier.

La solution d’exploiter la première semaine des vacances de printemps pour rattraper le retard accusé dans les cours pendant les cinq semaines qu’a duré le débrayage, ne semble pas faire l’unanimité au sein des élèves, principaux concernés, dans certains établissements scolaires.

Les lycéens revendiquent, par ailleurs, que soit fixé «un seuil» de cours pour le baccalauréat. La session de printemps du Parlement ouverte au début du mois en cours, n’a vu que l’examen et l’adoption du code pénal modifié dans son volet relatif à la lutte contre la violence aux femmes, alors qu’il a été annoncé une activité intense avec notamment l’examen de cinq projets de loi. La grève dans le secteur de l’éducation a pris fin, reste désormais à rattraper plus de cinq semaines de cours.

La mission paraît ardue aussi bien pour les enseignants qui doivent sacrifier des heures de repos, voire leurs congés trimestriels, que pour des millions d’élèves qui doivent désormais compter sur des plannings de rattrapage qui viendront se greffer à des programmes pédagogiques déjà surchargés. Des solutions existent, selon les dires de la ministre de l’Education, sans pour autant que celles-ci comportent un quelconque risque de surcharge. En effet, Benghebrit croit dur comme fer en la possibilité de rattraper les cours, et dans les conditions les plus pédagogiques possibles. Les élèves et leurs parents sont soulagés mais s’interrogent, à présent, sur les moyens les plus efficaces de rattraper le temps perdu, particulièrement pour les classes d’examen.

LG Algérie

Cette inquiétude qui règne au sein de la population appelle à la question des responsabilités de toutes les parties impliquées dans ce bras de fer engagé entre la tutelle et le Cnapeste depuis le 16 février dernier. La solution d’exploiter la première semaine des vacances de printemps pour rattraper le retard accusé dans les cours durant les cinq semaines qu’a duré le débrayage, ne semble pas faire l’unanimité au sein des élèves, principaux concernés, dans certains établissements scolaires. Les lycéens revendiquent, par ailleurs, que soit fixé «un seuil» de cours pour le baccalauréat.

A ce titre, les lycéens rencontrés hier étaient unanimes à rejeter cette proposition. C’est le cas au niveau de plusieurs lycées dans la capitale mais aussi dans d’autres wilayas, où les élèves de terminale ne sont pas tous «d’accord» avec la solution préconisée par le département de Benghebrit. «Je refuse de sacrifier mes jours de repos pour rattraper les retards causés par les profs», nous dit Manel, lycéenne en terminale S. En effet, nos interlocuteurs considèrent que cette période de repos est «sacrée», voire «nécessaire pour la révision des cours surtout pour le Bac».

Malgré la disponibilité du corps enseignant et des staffs administratifs à «consentir» ce sacrifice dans l’intérêt des élèves, ainsi que l’adhésion des parents à cette solution qui, sans être la meilleure du fait qu’elle ne laisse pas de répit aux élèves, reste, selon eux, «la moins mauvaise, si nous voulons que nos enfants aient tous les cours du programme pour affronter les examens à venir», nous confie un parent d’élève. Même réticence chez Madjid, en terminale L : «Ce n’est pas à nous de payer les pots cassés !

Ce n’est pas juste», estime le jeune homme, et d’ajouter : «Nous exigeons la ataba. Au lieu de nous imposer un rythme effréné, ils feraient mieux de limiter les cours à réviser». Pour l’heure, aussi bien les parents d’élèves que les responsables des établissements scolaires concernés, se mobilisent pour sensibiliser les élèves sur cette nécessité de «faire cet effort, dans leur intérêt et pour leur avenir scolaire», car chaque jour de perdu «est un autre retard accusé et qui sera plus difficile à rattraper à la fin de l’année scolaire». Par ailleurs, nous avons appris que dans certains établissements scolaires des cours de rattrapage sont dispensés, ce qui dénote une certaine prise de conscience de la part des élèves qui veulent mettre toutes les chances de leur côté pour tenter de décrocher ce fameux sésame.

M. B.