Maintenant que les enseignants ont repris le chemin de l’école après plusieurs jours de grève, rattraper les cours perdus à l’approche des examens reste le souci majeur des élèves.
Même si les élèves et leurs parents, que nous avons approchés hier au niveau de quelques établissements scolaires à Alger, se disent compréhensifs quant aux revendications des enseignants, notamment celles socioprofessionnelles, car ils ne veulent pas payer la facture de cette grève.
«On était assez chamboulés par toutes ces grèves, donc on veut pas qu’on touche à nos vacances», souligne une élève de terminale du lycée Al-Idrissi, au 1er-Mai. Et d’ajouter : «Ce n’est pas de notre faute, ce sont les enseignants qui ont fait grève et c’est à eux de trouver une formule pour rattraper les cours perdus.»
Sa camarade rappelle : «A chaque fois que les enseignants font grève, c’est toujours les élèves qui payent.»
Les élèves menacent même de sortir dans la rue si la tutelle les force à récupérer pendant les vacances.
Le même son de cloche est relevé au lycée Ibn-Nass et les élèves sont unanimes à refuser de sacrifier leurs vacances de printemps pour récupérer les cours perdus.
Les parents d’élèves, aussi, sont perplexes. Ils doivent gérer une situation très difficile. L’Union nationale des associations des parents d’élèves (UNAPE) à travers son président, M. Khaled Ahmed, que nous avons joint hier par téléphone, reconnaît que la situation est très complexe. Il suggère une solution qui sera acceptée par les élèves, selon lui, surtout ceux des classes de terminale. Il propose que les enseignants ajoutent une heure de plus pendant les jours de semaine et de travailler tous les samedis matin.
Pour ce faire, il annonce à partir d’aujourd’hui une campagne de sensibilisation au niveau des établissements scolaires afin d’inciter les enseignants ainsi que les élèves à travailler pendant la première semaine de vacances pour sauver l’année scolaire. M. Khaled Ahmed demande aux responsables du secteur de reporter la date du baccalauréat au moins de deux semaines, soit au 25 ou au 30 juin, et d’envisager une deuxième session fin juillet.
Du côté des syndicats, ils sont unanimes à déclarer que les intimidations et les ponctions sur salaire n’encouragent pas à faire des sacrifices pour rattraper les cours perdus.
Le coordinateur du conseil national du Syndicat autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), M. Meriane Meziane, avait assuré à ce propos que les enseignants pourront s’acquitter de cette tâche «sans pour autant surmener les élèves».
Mais il faut, ajoute-t-il, «que la tutelle cesse ces intimidations et surtout les ponctions sur salaire des enseignants», a-t-il suggéré.
De son côté, un responsable du l’Union nationale des professeurs de l’enseignement et de la formation (UNPEF) a déclaré que «la tutelle ne nous a pas sollicités pour élaborer un calendrier de rattrapage, elle a choisi de travailler avec la Fédération des parents d’élèves».
Mohammed Zerrouki