Rattrapage des cours après 21 jours de grève

Rattrapage des cours après 21 jours de grève

La crainte du surmenage s’installe chez les élèves

La question est de savoir comment l’opération de rattrapage pourrait se dérouler de façon à ne pas surmener et perturber les élèves.

Maintenant que les enseignants ont repris le chemin de l’école après 21 jours de grève, rattraper le temps perdu à la veille des examens reste le souci majeur des élèves pénalisés par l’arrêt des cours durant trois semaines.

Si les élèves et leurs parents que nous avons approchés se disent compréhensifs quant aux revendications des enseignants, notamment socioprofessionnelles, ils affirment qu’ils ne peuvent payer la facture de cette grève seuls en subissant un surmenage.

En tout cas, les résultats des discussions entre les représentants des différents syndicats de l’Education nationale et la tutelle sont clairs, car les enseignants sont tenus de rattraper les cours s’ils veulent percevoir leurs salaires.

Sans cela, ils sont tenus de terminer le programme scolaire déjà chargé. Mais la question est de savoir comment l’opération de rattrapage pourrait se dérouler de manière à ne pas surmener et perturber les élèves.

Dans ce cadre, les rumeurs commencent déjà à circuler entre les élèves des différents niveaux et surtout les lycéens ; on parle déjà de sacrifier les vacances de quinze jours, l’après-midi de mardi et la journée de samedi, sachant que l’usage de ces deux journées dans le cadre du nouveau week-end n’est pas encore tranché.

A rappeler dans ce cadre que le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait laissé la balle dans le camp des établissements scolaires afin de décider de la répartition des heures en fonction du nouveau week-end. Cette histoire n’est pas encore réglée que la pa-nique s’installe quant à la question du rattrapage des cours.

Dans ce contexte, le secrétaire général du Snapest, Meziane Meriane qu’on a contacté hier par téléphone s’est montré optimiste sur cette opération de rattrapage des cours, soulignant que son syndicat a décidé de reprendre les cours hier suite au PV signé avec la tutelle et les PV favorables à la reprise parvenus mercredi soir des différentes wilayas.

Revenant au rattrapage des cours, M. Meriane nous dira qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer car, selon lui, les enseignants ont l’habitude d’avoir recours à des mécanismes universels, tout en rappelant que la même opération (rattrapage des cours) a été menée avec succès en 2003.

Interrogé sur l’emploi du temps de ce rattrapage, il a expliqué que les enseignants vont utiliser la première semaine des vacances d’hiver de quinze jours pour les classes d’examen.

Ils vont également utiliser les mardis après-midi et le samedi «sans surmener les élèves», selon M. Meriane qui a souligné que les heures de rattrapage seront réparties sur toute l’année et pas sur un mois ou deux.

Certains observateurs blâment le gouvernement et se demandent pourquoi il a fallu attendre trois semaines pour répondre aux revendications des enseignants, notamment la question de la rétroactivité du régime indemnitaire, dont la mise en œuvre dépend de la finalisation des statuts particuliers des différents secteurs de la Fonction publique.

A remarquer également qu’il y a absence de confiance totale entre les syndicats autonomes et le gouvernement, due probablement à l’absence de dialogue. Pourtant, ces syndicats ont occupé la scène sociale au moment où la Centrale syndicale était absente.

A ce propos, les syndicats n’ont décidé d’arrêter la grève qu’après avoir reçu des garanties écrites de la part de la tutelle ; pourtant, la décision de la rétroactivité du régime indemnitaire a été annoncée bien avant, ce qui a conduit à des jours supplémentaires de grève. En tout cas, tous ces éléments font qu’aujourd’hui le rattrapage des cours est difficile.

Nacera Chenafi