Rassemblement national démocratique ,Les «redresseurs» veulent à tout prix la tête d’Ouyahia

Rassemblement national démocratique ,Les «redresseurs» veulent à tout prix la tête d’Ouyahia

Le départ de Ahmed Ouyahia du gouvernement a donné des ailes à ses opposants qui ont saisi cette occasion pour tenter de l’évincer du trône du parti. Les adversaires du secrétaire général du RND ne jurent que par l’élimination de celui qui, depuis 15 ans, a dirigé le parti contre vents et marées

Dans une récente déclaration à un confrère, Yahia Guidoum est allé peut-être trop loin en déclarant que pour les militants du RND, M. Ouyahia est «mort» politiquement. Entre les lignes, le coordinateur des «redresseurs» a déclaré que le mouvement s’oppose à la façon discrétionnaire par laquelle le parti a été dirigé depuis plusieurs années. Selon M. Guidoum, les cadres du parti ont essayé à plusieurs reprises de «raisonner » le secrétaire général, en vain.

Guidoum n’a pas été vraiment tendre avec le patron du parti, indiquant que son aveuglement lui a fait croire que le silence responsable des cadres et des militants était selon lui un signe de faiblesse. En réponse à une question sur le pourquoi de cette tardive réaction alors que la gestion du parti est contestée depuis plusieurs années, M. Guidoum a déclaré que ce silence responsable était animé selon lui à l’éducation des cadres et la considération de leur adhésion initiale au parti. Pour démontrer son amour et son attachement au parti, M. Guidoum n’a pas manqué de déclarer je cite : «Nous sommes et nous mourrons RND».

Le coordinateur dudit «redressement » a ajouté que lui et ceux qui partagent son opinion bannissent la violence qui pourrait mettre en péril la paix civile chèrement acquise. Toujours et selon M. Guidoum, le retrait affiché par les opposants à M. Ouyahia était intentionnel et avait pour objectif de le «réveiller », malheureusement pour le parti, le secrétaire général a sombré dans son amaurose, selon lui. Le coordinateur des redresseurs a également fait savoir que c’est grâce à lui et à certains cadres que M. Ouhayia s’est retrouvé sur la haute marche du parti.

Comme s’il regrettait d’avoir aidé M. Ouyahia à prendre les destinées du parti, M. Guidoum a bien voulu expliquer qu’il avait tort de le faire car l’actuel secrétaire général n’a pas accompli ce que les cadres du RND, s’attendaient de lui. «A l’époque, nous avions vu en M. Ouyahia un jeune cadre compétent, ouvert à la concertation et surtout rassembleur.

Il devait, avec notre concours, porter le RND au sommet des formations politiques», a déclaré M. Guidoum. Ce dernier devait ajouter que malheureusement, il a pris le chemin que lui-même au départ dénonçait : gestion despotique, absence totale de dialogue et réflexe absolu des faibles. M. Guidoum n’a pas manqué dans sa déclaration de tenter de démontrer que M. Ouyahia a toujours refusé les conseils de ces collaborateurs, choisissant selon lui de diriger le parti à sa guise.

Le coordinateur des redresseurs a ajouté qu’à chaque chose en son temps, ils ont vaillamment attendu le moment propice, tel un bilan catastrophique et il finira de reconnaître selon lui son échec. Guidoum a ajouté qu’il est vraiment obligatoire et nécessaire aujourd’hui de réparer sa responsabilité initiale ainsi que celle des militants du redressement pour demander le départ de M. Ouyahia sans exiger des réparations des dégâts occasionnés selon lui par sa gestion.

M. Guidoum a tenu à faire une déclaration publique en précisant que les membres des gouvernements passés et acquis au mouvement de redressement ne doivent pas leur destin politique à la cooptation ou à la bonne grâce de M. Ouyahia. A ce sujet, le coordinateur des redresseurs n’a pas manqué de parler au nom de certains de ses amis citant les noms de Amar Zegrar, Mouldi Aissaoui et Bakhti Belaïb.

Evoquant les dernières élections, M. Guidoum a déclaré que les commentaires relatifs aux dernières élections locales et l’apparente appréciation positive des résultats ramenés à la personne du SG sont totalement erronés.

Répondant à une question au sujet d’une éventuelle tractation entre les redresseurs et les collaborateurs d’Ouyahia, M. Guidoum a déclaré, je cite : «Ahmed Ouyahia n’a pas de collaborateurs au sens classique du terme puisqu’il est convaincu d’incarner à lui seul la quintessence du parti». En somme, le seul terrain d’entente possible et envisageable est qu’Ouyahia quitte la direction du parti, a indiqué le coordinateur des redresseurs.

Moncef Rédha