Rassemblement hier des contractuels de l’Anem à Alger,Le pré-emploi et l’après-échec

Rassemblement hier des contractuels de l’Anem à Alger,Le pré-emploi et l’après-échec

Plusieurs dizaines de travailleurs du pré-emploi venus d’environ 25 wilayas ont contesté hier, à travers un rassemblement, l’injustice et l’exploitation dont ils font l’objet par le biais du dispositif de pré-emploi de l’Anem.

Ils sont en tout 600 000 jeunes diplômés et employés dans le cadre du dispositif de pré-emploi de l’Agence nationale de l’emploi (Anem). Cette «astuce anti-chômage», considérée comme un passage inévitable pour des milliers de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, n’a pas tardé, en effet, à susciter le mécontentement des jeunes recrutés dans le cadre du dispositif de pré-emploi. Les défaillances de la politique de l’emploi adoptée par l’Etat ne semblent pas pouvoir «dépanner» le mal du chômage longtemps.

C’est du moins ce qui a été exprimé hier par des dizaines de jeunes employés dans le cadre du pré-emploi. Représentant plusieurs wilayas, ils ont observé dans la matinée d’hier un rassemblement devant la Maison de la presse d’Alger. Après une tentative échouée de manifester devant le ministère du Travail, les jeunes employés ont protesté devant la Maison de la presse Tahar-Djaout. D’après la coordinatrice du Comité national des travailleurs pré-emploi et le filet social affilié au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), Malika Fallil, «les forces de l’ordre ont empêché le sit-in devant le département de Tayeb Louh. Ils ont chassé les jeunes contestataires et interpellé d’autres». À l’origine de la contestation, les contractuels «recrutés» dans le cadre de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) ont tenu à exprimer leur inquiétude vis-à-vis des postes de travail «incertains et éphémères». Ils soulignent «le non-renouvellement des contrats de travail» suite à une décision ministérielle. De plus, la colère des contractuels du pré-emploi s’explique par l’exploitation dont ils font l’objet au grand bonheur des patrons. Ils déplorent une injustice dans la rétribution de leur travail. Il s’agit, d’après certains, «de primes de chômage et non de salaires». Tandis que les concours de recrutement de l’agence Anem sont toujours en cours, les jeunes protestataires revendiquent l’arrêt des recrutements jusqu’à la régulation de la situation des contractuels actuels. Ils réclament, en outre, l’intégration de l’ensemble des travailleurs du pré-emploi et ceux qui ont été licenciés. Outre la revendication du droit à la retraite, les universitaires insistent sur leur droit à un poste de travail, «de vrais postes d’emploi qui mettront fin aux postes de travail précaires». En plus de la validité limitée et du sort professionnel incertain des recrutés dans le cadre du dispositif de pré-emploi, il y a lieu de dire halte à l’exploitation de ces recrutés du moment que des potentiels humains sont mis à la disposition des patrons. Le fait que les responsables de plusieurs secteurs reconnaissent que la machine économique du pays est au ralenti et nécessite incontestablement d’être mise en marche avec la création d’un marché de l’emploi capable de répondre à la demande des chômeurs est, par ailleurs, la vraie stratégie de lutte contre le chômage. D’autant que les options de l’Anem et compagnie n’apportent pas beaucoup pour le développement économique et pour la vie des jeunes recrutés. Pourquoi alors ces postes de travail et ces solutions anti-chômage de courte durée ?

Par Yasmine Ayadi