Plus de 2000 personnes, dont la majorité sont des victimes des actes de violences survenues à Ghardaïa se sont regroupées ce matin devant le siège de la wilaya pour demander à ce que les personnes impliquées soient sanctionnées. « Nous exigeons des sanctions contre les personnes qui ont détruit nos maisons quelle que soit leur identité », a déclaré un représentant des manifestants.
De leurs côté, les membres de la ligue des victimes refusent toute implication étrangère considérant que tout appel à l’intervention étrangère s’explique par le fait que l’initiateur soit à la solde de puissance extérieure. Ils soutiennent qu’ «aujourd’hui, nous sommes convaincus que le scénario élaboré avant le déclenchement des événements vise à déstabiliser le pays et porter atteinte à l’unité nationale ».
Dans le même contexte, et selon une source judiciaire, un avant-projet de loi est à l’étude au niveau du ministère de la Justice visant la condamnation à mort et la perpétuité à l’encontre de toute personne impliquée dans la violation de domiciles.
Dans le même sillage, plusieurs coordinations représentant les victimes des violences ont dénoncé ce qu’elles qualifient de laxisme des services de sécurité et des autorités judicaires qui refusent d’agir avec toute la rigueur nécessaire à l’encontre des instigateurs de la violence aussi bien d’un côté que l’autre. Ces mêmes coordinations affirment que les auteurs continuent à jouir de leur liberté et sont considérés comme des leaders politiques.

Les protestataires se sont fait accompagner par des enfants issus des familles (arabes de Ghardaïa et Berriane) victimes d’agression et de violation et d’incendie de leurs domiciles durant les derniers évènements.
Les encadreurs du mouvement de protestation pacifique se sont élevés contre ceux qui voulaient exploiter le mécontentement pour lancer des slogans hostiles et provocateurs. Ils ont indiqué que ce mouvement de contestation avait pour but de rappeler aux autorités sécuritaires et judiciaires de manière particulière, et aux hautes autorités du pays de manière générale, leur devoir constitutionnel de protection des habitants et interdire qu’ils soient chassés de chez eux.
Ils ont également rappelé que la raison essentielle de la crise réside dans la non application de la loi dans toute sa rigueur contre les personnes impliqués dans les actes de violence qui ont dépassé tout entendement.
Les victimes exigent que toute la lumière soit faite sur les évènements, l’arrestation des auteurs et la présentation du bilan des personnes interpellées, y compris celles impliqués dans la destruction et l’incendie des biens publics et particuliers.
Aziz Mohamed