Si jamais il n’est pas reconduit à la tête de son département, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, va devoir céder à son successeur un secteur complètement en crise.
Pourtant sa nomination au mois de mai 2010 avait été bien accueillie par les professionnels de la santé qui y ont vu un gage de règlement des conflits qui secouent la profession, et pour cause le ministre a un profil qui s’y prête à merveille, puisque, outre qu’il est médecin, il préside l’Union médicale algérienne (UMA).
Deux ans après la prise en main de ce département par Ould Abbès, les syndicalistes de la santé, se sont résignés à constater que tous les ministres -médecins, qui se sont vus confier depuis l’indépendance, le secteur ont plus desservi que servi celui-ci. Bref, il est reproché à l’actuel ministre de la Santé de n’avoir réglé aucun problème en suspens, d’où explique-t-on la récurrence des pénuries de médicaments, et la persistance du refus de nouer le dialogue avec les partenaires sociaux.
LIntersyndicale des professionnels de la santé boucle une année de protestation sans pouvoir arracher rien de palpable alors que la période promettait puisqu’elle avait coïncidé avec les préparatifs des législatives du 10 mai. Au contraire les syndicats de la santé ont perçu dans l’attitude d’Ould Abbès, une volonté «de jouer les temps morts» dans ce match ultime entre des syndicats qui réclament l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et un ministre qui sait peut être qu’il va quitter bientôt le navire, retombées des élections législatives obligent.
Toujours est-il que l’Intersyndicale des professionnels de la santé a décidé de maintenir la pression. Composé du syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), du syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), du syndicat national algérien des psychologues (SNAPSY), et du syndicat national des professeurs d’enseignement paramédical (SNPEPM), l’Intersyndicale, qui s’est réunie le 21 mai à Alger, selon les termes de son communiqué, appelle à un rassemblement le mardi 29 mai à 11 heures devant le ministère de la Santé, pour exiger le « respect des libertés syndicales et du droit de grève, le droit du malade à une bonne prise en charge, l’amendement des statuts particuliers, la révision des régimes indemnitaires spécifiques, et la promulgation du régime indemnitaire général ».
Le rassemblement, est-il précisé est
«ouvert à tous les professionnels et organisations syndicales de la santé se reconnaissant dans la plateforme de revendication de l’intersyndicale». Selon l’Intersyndicale de la santé, le département d’Ould Abbès a «rompu le dialogue avec les représentants légitimes des professionnels de la santé publique ».
Par : Lâarbi Graine
