Rassemblement devant la Centrale syndicale UGTA , Des membres de la CEN appellent au report du 12e congrès national

Rassemblement devant la Centrale syndicale UGTA , Des membres de la CEN appellent au report du 12e congrès national

Des dizaines de syndicalistes du Comité national de sauvegarde de l’UGTA (CNRS) et des membres de la Commission exécutive nationale (CEN) se sont rassemblés, hier, du côté de la maison du peuple Abdelhak-Benhamouda, à Alger.

Ils sont venus de différentes wilayas du pays, notamment de Djelfa, de Laghouat, de Tiaret, de M’sila, d’Aïn Témouchent, de Saïda et bien sûr, d’Alger, pour protester contre la direction de l’UGTA sortante et dénoncer “le congrès de la honte”. Vers 9h du matin, les cadres syndicaux ont commencé à se présenter par petits groupes sur les lieux. Les premiers arrivants, parmi eux le porte-parole du CNRS, Ahmed Badaoui, se sont installés dans les cafés avoisinants, en attendant l’arrivée des autres.

Des journalistes, dont celle de Liberté, ont essayé de franchir la grille menant vers l’esplanade, mais les éléments de la sécurité les en ont dissuadés, en la bloquant avec des chaînes. “Nous avons reçu des ordres”, a confié l’un des agents à Liberté. Dans un des cafés,

M. Badaoui, entouré d’autres syndicalistes, commentaient “les directives” données la veille par le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. D’après eux, le patron de l’UGTA a libéré l’ensemble du secrétariat national et le personnel, pour la journée du lundi, en chargeant la société de sécurité de fermer le portail.

LG Algérie

Selon eux, M. Sidi-Saïd avait sollicité auparavant la police, mais devant son refus de s’immiscer dans les affaires syndicalo-syndicalistes, il a alors donné ordre de fermer le portail.

“Nous exigeons le départ de tout le secrétariat national de l’UGTA et la restitution de l’organisation aux travailleurs”, a déclaré Ahmed Badaoui aux journalistes présents. Ce dernier a, en outre, rappelé que son comité travaille en collaboration avec les membres de la CEN, dont la majorité est réfractaire au secrétariat national. La suite de la discussion avec lui et ses compagnons a porté sur “les méthodes illégales” utilisées dans le cadre de la préparation des 4 congrès régionaux, de “la désignation” de membres considérés comme “délégués” au congrès national. Un représentant de la CEN, originaire de Djelfa, a informé que sa commission, “instance suprême entre deux congrès”, a introduit “un recours” il y a près d’un mois et demi, pour mettre un terme à sa marginalisation, mais qui est resté sans réponse. Un autre cadre syndical, pour sa part, a évoqué “les dépassements dangereux” de la Centrale syndicale, estimant que “ces agissements portent préjudice” au syndicat. “Jamais, dans toute l’histoire de l’UGTA, un SG n’a été élu par des congrès régionaux. Maintenant, c’est fait ; en plus, le futur secrétariat national et la future CEN sont installés”, a signalé M. Badaoui.

La suite du débat a tourné autour de la situation du pays, en particulier sur la crise pétrolière et “le gaspillage” de l’argent de l’UGTA.

Il est 10h, retour devant la grille fermée. Portant des pancartes prônant “le respect des libertés syndicales”, “l’application des textes de l’UGTA” et la tenue d’“un congrès légal et légitime”, les syndicalistes ont dénoncé “la loi bafouée” et “les pratiques antidémocratiques” de la direction nationale. Notons que le rassemblement d’hier a permis à la CEN de se démarquer publiquement de cette dernière.

Dans un communiqué transmis aux médias, la commission a alerté sur “la mauvaise situation” que traverse l’UGTA et sur toutes les “violations” commises par le secrétariat national, à sa tête M. Sidi-Saïd.

Elle a désavoué “le règne personnel” de ce dernier, ayant “dépassé les lignes rouges”, et la préparation du prochain congrès, prévu du 4 au 6 janvier, en rappelant sur “seule la CEN” est habilitée à l’organiser. Elle a suggéré le “report” du 12e congrès et appelé les pouvoirs publics, principalement les ministères du Travail, de l’Intérieur, de la Justice, de même que la présidence de la République et le gouvernement, à intervenir “en urgence” pour arrêter “cette mascarade”.