Les 170 employés de cette chaîne disent ne pas “comprendre” la célérité avec laquelle les autorités ont agi et expriment des inquiétudes sur leur avenir.
“El-Watan TV libre et indépendante”, tel était le slogan des travailleurs de la chaîne El-Watan El-Djazairya après la fermeture, hier, de ses locaux. À notre arrivée sur place, en fin de matinée, le personnel de la chaîne était encore là.
Certains criaient leur courroux et “s’indignaient”, jugeant la décision “injuste et arbitraire” ; d’autres pleuraient et s’inquiétaient sur leur devenir. “Nous ne comprenons pas la décision du ministère de la Communication”, a, pour sa part, déclaré Djaffer Chelli, directeur de la chaîne, joint, hier, par téléphone.
Notre interlocuteur a souligné que “suite aux déclarations de Madani Mezrag sur notre chaîne, nous avons rencontré, le ministre de la Communication et nous nous sommes expliqués. Je ne comprends pas ce retournement de situation”.
M. Chelli s’est, également, interrogé sur les délais de l’application de la décision en rappelant que le premier responsable du secteur de la communication avait affirmé recourir à la justice pour fermer la chaîne.
“Pourquoi avoir précipité les choses ?” “Les autorités algériennes préfèrent couper les vivres à 170 employés, au lieu d’interpeller la personne responsable de propos menaçants tenus à l’encontre du chef de l’État”, a dénoncé M. Chelli.
Par ailleurs, le directeur de la chaîne a affirmé que sa direction n’a jamais reçu de correspondance officielle, sauf une mise en demeure datant d’il y a 4 jours. Le directeur a, aussi, fait savoir qu’il ne va pas baisser les bras, qu’une cellule de crise est mise en place et qu’une action en justice va être actionnée. Même son de cloche chez les travailleurs de la chaîne, qui affirment ne pas comprendre la décision du ministère de la Communication.
“Comme de coutume, nous sommes venus ce matin travailler, mais, à notre grande surprise, nous avons trouvé un imposant dispositif de sécurité faisant office de comité d’accueil”, a rapporté Yazid Arab, directeur artistique et technique de la chaîne, rencontré sur place.
“Certains collègues étaient déjà à l’intérieur, la police leur a ordonné de quitter les lieux et de ne prendre que leurs affaires personnelles, car tout le matériel de la chaîne était sous scellés”, raconte-t-il.
Selon une source sécuritaire, la mise en application de l’instruction s’est bien déroulée et les travailleurs de la chaîne ont récupéré leurs effets personnels sans problème.
Notre interlocuteur a, aussi, précisé que les scellés ont été posés en présence de l’adjoint du DG et de l’avocat de la chaîne de télévision.