Rassemblement des chômeurs à Ouargla «nous sommes contre la violence»

Rassemblement des chômeurs à Ouargla «nous sommes contre la violence»

Comme attendu, surtout après les récentes «émeutes du logement», le rassemblement «place Tahrir» devant le siège de l’APC de Ouargla auquel a appelé le comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) a drainé une grande foule.

Ils étaient en effet des centaines de jeunes chômeurs à se rassembler pendant toute la matinée de jeudi sur la même esplanade, avons-nous appris de sources locales, pour rappeler avant tout les revendications liées à l’emploi mais aussi dénoncer les récents actes de violence et de saccage d’institutions, publiques et privées, comme le montrent les pancartes brandies et les slogans scandés, et donner ainsi «la bonne réponse», slogan du rassemblement, aux autorités.

Le rassemblement, qui s’est déroulé de manière pacifique, se veut, selon un communiqué diffusé par les organisateurs, «une réponse à la campagne tendancieuse voulant leur imputer la responsabilité des émeutes qu’a connues la ville dernièrement».

Ils estiment que cette action vise à la fois à «apporter une réponse aux questionnements des gens sur les évènements précités», et à «rappeler aux pouvoirs publics leurs engagements concernant le volet de l’emploi et de l’instruction du Premier ministre sur le dossier non encore mise en œuvre».

Tout en condamnant «toute forme de violence et de saccage, incendie et pillage des institutions, publiques et privées», les animateurs du CNDDC se démarquent de ces «agissements montés par certaines parties pour empêcher l’adhésion autour des revendications des jeunes».

Le mouvement des chômeurs a, rappelons-le, organisé un sit-in la semaine dernière devant le tribunal de la ville de Ouargla en signe de soutien aux jeunes arrêtés lors des évènements qu’il considère «innocents». «Ce sont les instigateurs qui doivent payer», selon le CNDDC.

Par certaines parties, les chômeurs visent «une certaine maffia» et des députés de la région. Le CNDDC n’a par ailleurs pas cessé jeudi de demander aux autorités locales (wali) l’ouverture du dialogue avec les «vrais» représentants des jeunes et exigent des autorités centrales «l’ouverture d’une enquête» à propos des fâcheux évènements de Ouargla.

Pour Tahar Belabes, premier responsable du mouvement, qui n’hésite pas aussi à s’en prendre au «pouvoir algérien», accusé de manipulations dans le dossier de l’emploi, «l’on veut absolument nous entraîner dans la violence par tous les moyens mais nous tenons à réitérer que notre mouvement est pacifique».

«Nous l’avons démontré le 14 mars dernier», rappelle-t-il. Malgré les arrestations et autres condamnations dont sont victimes les chômeurs, leur combat demeure pacifique.

Les autorités nationales «qui sont responsables de cet état de fait», doivent, selon les chômeurs, assumer leurs responsabilités et prendre le taureau par les cornes pour résoudre définitivement ce problème.

Le CNDDC est décidé à poursuivre ses actions «pacifiques sur le terrain», jusqu’à satisfaction de ses revendications.

D’autres rassemblements sont prévus dans les prochains jours dans d’autres régions comme Djelfa où devrait se tenir aujourd’hui un sit-in.

Saïd Mekla