Ça y est, c’est fait. Ce qui n’était qu’une rumeur pendant plusieurs mois, est devenu hier une réalité. Il s’agit en fait de la recapitalisation du complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba par le Gouvernement algérien qui détient désormais 51 % des actions, réparties entre son groupe industriel Sider avec 45 % et le Fonds d’investissement avec 6 % alors que les 49 % restants reviennent aux partenaires étrangers français Arcelor et indien Lakshmi Mittal.
La signature de cet accord a eu lieu au CPE. Ainsi, indique une source proche du gouvernement, le géant de l’acier se serait vu attribuer une nouvelle appellation en fonction de la nouvelle donne. Et de renchérir que l’ancien complexe sidérurgique d’El-Hadjar portera probablement le nom de « SidArcelorMittal Annaba », abrégé « SAMA ». Une nouvelle appellation qui attend son approbation par les signataires de l’accord de recapitalisation, notamment le Premier ministre Abdelmalek Sellal. En tout état de cause, la bonne nouvelle de la renationalisation de l’usine a eu un grand écho au sein des travailleurs.
Ces derniers espèrent d’ores et déjà que la situation du complexe connaitra une amélioration imminente dans l’intérêt de tout un chacun et surtout l’économie du pays. Ils souhaitent également que l’injection de 1 milliard de dollars puisse augmenter la production en dégringolade depuis plusieurs années. Par ailleurs, les 5 400 salariés ont été appelés hier par le SG du syndicat d’Entreprise Kechichi Daoud à un rassemblement demain à l’intérieur de l’entreprise pour dénoncer les « magouilles » qui tentent désormais vaille que vaille de revenir à l’usine en vue de s’octroyer une « part du gâteau ».
Allusion faite à Hmarniya Tayeb, dirigeant de l’Union de wilaya UGTA et Aïssa Menadi dirigeant de l’Union locale de Sidi Amar. Ceux-ci veulent, selon le syndicaliste, le destituer pour le remplacer par une autre personne plus « obéissante et alliée », puisque Kechichi n’a pas voulu leur faire plaisir pour leur faciliter une quelconque ingérence dans la gestion de l’usine.
Toufik Ouazaa