Rassemblement de protestation des étudiants devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur

Rassemblement de protestation des étudiants devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur

Des centaines d’étudiants d’universités et d’écoles supérieures de la wilaya d’Alger et d’autres wilayas se sont rassemblés, hier devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour revendiquer la réhabilitation des diplômes du système classique de l’enseignement supérieur et l’amélioration de leur situation sociale et pédagogique.

Samedi, les « comités indépendants » des étudiants représentant les différentes universités et écoles supérieures ont créé la « coordination » des comités des universités pour unifier la plate-forme de revendications relatives à la valorisation du diplôme d’ingénieur d’état et de la licence et autres revendications sociales et pédagogiques. Les étudiants rassemblés devant le ministère de tutelle ont revendiqué leur participation aux réunions les concernant et scandé des slogans dont « libérez la connaissance ». Des étudiants des écoles préparatoires des sciences et techniques, en grève depuis le 26 janvier dernier, ont appelé à la réhabilitation du diplôme d’ingénieur d’état, dénonçant le décret exécutif promulgué en 2007. Dans ce cadre, un membre du comité indépendant des étudiants de la faculté des sciences politiques et de l’information a appelé la tutelle à reconnaître « le droit de l’étudiant licencié du système classique de passer le concours du magister sans conditions ni restrictions ». Les étudiants de la faculté, en grève depuis près de deux semaines, ont exigé la reconnaissance du droit de l’étudiant qui poursuit ses études suivant le système classique de l’enseignement supérieur d’accéder au « master 2 » sans passer par le « master 1 » et formulé plusieurs autres revendications sociales et pédagogiques concernant l’amélioration des conditions des études et la garantie des moyens modernes de formation. Par ailleurs, quatre enseignants de la même faculté ont entamé une grève de la faim pour protester contre « leur non admission aux inscriptions de la première année Doctorat au département de l’information bien qu’ils remplissent les conditions requises. Selon eux, le conseil scientifique n’a pas appliqué correctement l’article 55 de la loi 1998 relative à la préparation du magister et du doctorat ».

Conférence régionale le 27 mars

En parallèle, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia a tenu une réunion avec nombre de recteurs d’universités au niveau de la wilaya d’Alger au cours de laquelle il a été convenu de la tenue d’une conférence régionale le 27 mars avec la participation des représentants des étudiants et d’une conférence nationale.

A l’issue de cette réunion, le recteur de l’université de Bouzareah, M. Abdelkader Henni a indiqué, dans une déclaration à l’APS que « des rencontres sont en cours au niveau des départements et des facultés et d’autres sont prévues au niveau des conseils scientifiques des universités pour soumettre des propositions liées aux préoccupations des étudiants notamment en ce qui concerne l’équivalence des diplômes conformément à leurs revendications ». Il a, à cette occasion, appelé tous les étudiants à « assister à une réunion avec les recteurs à l’amphithéâtre « Ben Batouche » à la faculté centrale pour satisfaire à leurs revendications » et « à reprendre les cours pour pouvoir passer les examens », affirmant que « les portes du dialogue restent ouvertes ». Pour sa part, le recteur de l’université d’Alger 1 (faculté centrale), M. Tahar Hadjar a souligné que « des discussions sont prévues avec la base avec la participation des médias « pour éclaircir tous les points ambigus ».

La promulgation du décret no 10-315 du 13 décembre 2010, a dit M. Hadjar, « était nécessaire », car visant « la régularisation d’un nouveau diplôme institué par l’Algérie d’autant que les étudiants qui ont suivi des études selon le système « LMD » ont intégré la vie professionnelle, ce qui a exigé leur inscription à la fonction publique ».