Les protestataires devant l’Académie d’Alger
«Il faut sanctionner les enseignants et les responsables complices et non pas tous les candidats en philosophie», ont souligné des dizaines de lycéens à Alger.
«Nous sommes en mouvement de protestation, parce qu’ils nous ont accusés de tricher. C’est faux, ils veulent nous briser», ont souligné de nombreux lycéens qui ont observé, hier, un rassemblement devant l’Académie d’Alger. «Ce sont les professeurs et les responsables complices de cette situation qu’il faut sanctionner». ont regretté de nombreux jeunes lycéens d’Alger-Centre, Bab El Oued, 1er-Mai, Kouba, Staouéli…
Venus par dizaines pour réclamer «justice», les élèves n’ont pas manqué de dénoncer le comportement de certains éléments de la Sûreté nationale, qui n’ont pas été tendres avec eux. Amina et Lydia du lycée Okba, qui ont été «brutalisées» par un des policiers, pleuraient à chaudes larmes devant le siège du Croissant-Rouge sis boulevard Mohammed V, au point de provoquer d’autres réactions des lycéennes.
D’autres élèves n’ont pas hésité à montrer les endroits où ils ont reçu des coups de matraque, notamment à la nuque et au bassin. Lundi matin, des lycéens se sont rassemblés devant le siège de l’Office du Bac au Télémly. «Nous ne lâcherons pas nos droits. Nous voulons voir les copies de notre travail, au lieu du cachet «A triché», alors qu’ils n’ont aucune preuve contre nous», déplorent les lycéens recalés au Bac. Très conscient de la réalité, Mohamed R., 20 ans, du lycée Okba, révèle: «Nous avons vu des élèves qui ont utilisé le portable en pleine séance d’examen et en présence des surveillants qui n’ont pas réagi», déplore-t-il. Idem à Blida, «où un lycée a été saccagé, mais le résultat était plus ou moins favorable aux élèves qui ont triché», ajoute-t-il.
En guise de solution temporaire pour la prise en charge des préoccupations de ces dizaines de lycéens, les responsables concernés à la direction de l’Académie d’Alger-Centre, ont mis à la disposition des élèves des formulaires où on pouvait mentionner: nom, prénom, lycée, filière, numéro d’inscription et le centre d’examen, afin de transmettre le recours à la tutelle.
«Ils se foutent de notre gueule. Le papier ne porte même pas de cachet. Ils veulent gagner du temps aux dépens de notre situation», ont déploré les lycéens qui ont soumis les recours sans conviction. Croisé à la sortie de l’Académie, le premier responsable de l’établissement a refusé tout commentaire: «Allez voir du côté de l’Office du Bac. Nous n’avons rien à dire», nous a-t-il dit.