Les protestataires ont refusé de quitter les lieux et exigé la présence du Premier ministre ou du ministre de l’Intérieur. «Nous voulons des explications et des assurances de la part des responsables».
Près de 200 gardes communaux ont organisé, hier, un rassemblement à la Place des martyrs à Alger. Venus de plusieurs wilayas, les gardes communaux réclamaient l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle ainsi que la reconnaissance de leurs sacrifices dans la lutte contre le terrorisme. Les protestataires ont refusé de quitter les lieux et exigé la présence du Premier ministre ou du ministre de l’Intérieur.
«Nous voulons des explications et des assurances de la part des responsables. On en a marre du mépris et de la marginalisation», déclare un protestataire de la wilaya de Blida. Selon lui, des «rappels à l’ordre» leur ont été adressés il y a quelques jours par la délégation locale de la garde communale pour qu’ils cessent de revendiquer leurs droits, faute de quoi ils risquent la radiation. Ces correspondances ont été prises pour des menaces par les concernés, qui affirment ne réclamer que leurs droits légitimes. En fait, les gardes communaux revendiquaient des augmentations de salaires.
«Le salaire de base d’un garde communal est de 14 000 DA, avec les indemnités on parvient à peine à percevoir 20 000 DA par mois», révèlent-ils. Nos interlocuteurs ont expliqué également qu’ils travaillent 24/24h, alors qu’ils ne sont «assurés et payés» que pour les «huit heures de travail réglementaires».
Les gardes communaux exigent ainsi le paiement des heures supplémentaires ainsi que le versement de leurs indemnités avec un effet rétroactif depuis 2008. Ils estiment à 500 millions de centimes les arriérés de leurs indemnités. «Nous sommes marginalisés, pourquoi ne nous octroient-ils pas des augmentations à l’image de la police ?», s’interroge un chef de groupe de la wilaya de Blida. L’autre revendication exprimée est le droit à une «retraite décente».
«Nous exigeons que notre pension de retraite soit comptabilisée sur la base d’un salaire de 28 000 DA», ajoutent-ils. Nos interlocuteurs ont expliqué que des agents tués ou blessés lors d’affrontements ou opérations contre les groupes terroristes ne touchent aucune indemnité. Selon eux, le nombre de gardes communaux à l’échelle nationale est de 95 000 agents mobilisés.
Lors de leur rassemblement à la Place des martyrs, certains d’entre eux portaient leur uniforme et ont exprimé leur fierté d’avoir défendu le pays contre la menace terroriste. «Maintenant que la paix est revenue, nous ne demandons que nos droits en tant que citoyens algériens». Une revendication que l’on pouvait lire sur les banderoles brandies demandant aussi l’intervention du président de la République.
Par Aomar Fekrache