Lors d’un voyage «marketing» organisé par le ministère français des Af faires étrangères, des diplomates français de haut niveau, dont un conseiller du président Sarkozy , ont laissé tomber ouver tement le masque sur le soutien inconditionnel de Paris à l’aventure coloniale du Maroc au Sahara Occidental, en décrétant la non-viabilité d’un État sahraoui indépendant.
D es déclarations graves dans la mesure où elles sont le fait d’un pays membre permanent du Conseil de sécurité et qui jusqu’à nouvel avis, approuve même si c’est du bout des lèvres, les résolutions des Nations-unies sur le processus de paix au Sahara Occidental.
Plus grave encore un conseiller de l’Élysée, a prédit l’échec de la mission de l’Envoyé spécial de l’ONU, le diplomate chevronné Christopher Ross.Il conseille même aux sahraouis d’accepter la fallacieuse proposition avortée d’autonomie et demande à l’Algérie de cautionner cette forfaiture.
Au moment où les sahraouis commémorent le 34ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, reconnue par plus de quatre- vingt États, membres actifs de l’Union africaine, Paris continue à ramer à contre-courant en appuyant l’occupation marocaine et en entravant par tous les moyens le processus de paix au Sahara Occidental.
L’appui français au Maroc n’est pas nouveau mais pour une fois il a le mérite d’être proclamé officiellement alors que jusque-là on entretenait le flou sur une position contraire à la légalité internationale. Déjà en 1976 la France de Giscard d’Estaing envoyait ses avions jaguars au secours de la Mauritanie et alimentait en armement de tous genres le Maroc.
Dans le même temps elle déployait tout son appareil diplomatique en faveur de l’expansionnisme marocain.
Un ambassadeur français aux Nations unies, qui terminera sa carrière au secrétariat général du quai d’Orsay, reçût pour le zèle déployé à l’ONU en faveur des thèses de Rabat, outre le ouissem marocain, la plus haute distinction royale, des récompenses bassement matérielles comme le révélera dans un livre retentissant sur le Maroc, le journaliste du Monde JP Tuquoi.
Faut il rappeler que la communauté internationale n’a jamais reconnu l’occupation marocaine du Sahara Occidental et n’a donné de suite au projet fallacieux d’autonomie. Au demeurant une idée giscardienne soufflée au roi Hassan II en 1980, dont l’armée défaite était quasiment boutée du territoire sahraoui avant que ne viennent à son secours les experts militaires français et israéliens.
En l’occurrence il ne s’agit pas de s’interroger sur la «viabilité» d’un État, théorie en chambre de diplomates en mal de perspective, car il faudrait s’interroger sur la viabilité supposée du nombre de micro États avec lesquels la France entretient d’excellentes relations ou qu’elle tente d’ériger en entité indépendante à l’image de Mayotte.
Il s’agit pour la France d’agir en état responsable et de se conformer à la volonté de la communauté internationale ; garantir au peuple sahraoui le libre exercice de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Il est temps pour Paris de se départir du double langage et d’une diplomatie mercantile sans perspective.
Au demeurant, il est risible de nier le fait national sahraoui en conseillant aux Palestiniens de proclamer unilatéralement un État sur des confettis de territoires. B.M.