De l’action et non pas seulement de la réaction. C’est ce que recommande la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme qu’il s’agisse du phénomène du rapt des enfants, de la corruption ou des contestations.
Critique, Maître Benissad, le président de la Ligue des droits de l’homme (LADDH), estime que les pouvoirs publics ne peuvent se contenter de réagir mais doivent impérativement s’inscrire dans une dynamique d’action permanente.
Actualité brûlante exige, le président de la LADDH est revenu le phénomène des rapts d’enfants, rappelant que le code pénal prévoyait déjà des peines sévères à l’encontre d’auteurs de rapts. Des peines aggravées sont prévues lorsque ces rapts se soldent par des assassinats allant jusqu’à la peine de mort. A ce sujet, maître Benissad plaide pour un débat démocratique et dépassionné qui reste dans un cadre strictement de la loi civile pour éviter les dérapages que peut engendrer l’émotion qui a submergé toute la société après l’assassinat des deux enfants à Constantine. Pour maître Benissad, la réponse à ce phénomène ne peut être uniquement judiciaire mais doit impliquer l’ensemble de la société, notamment les associations. Mais ces dernières, déplore le président de la LADDH, sont ligotées par une loi liberticide alors que, estime-t-il, elles peuvent également jouer un rôle pour structurer les mouvements de plus en plus nombreux.
La LADDH, qui dit soutenir tous les mouvements de contestation et qui rappelle que la liberté de se regrouper est un droit, estime que la répression ne peut être une réponse aux manifestations de colère qui secouent plusieurs régions du pays. Abordant les scandales de corruption qui font souvent les unes des journaux, le président de la Ligue des droits de l’homme évoque un sentiment d’impunité face aux sommes faramineuses qui sont détournées. Il dit espérer une réaction rapide des pouvoirs publics mais estime ne pas se faire d’illusion face à la mainmise du pouvoir exécutif sur l’appareil judiciaire. Le président de la LADDH évoquant la révison de la Constitution déplore que la société civile ne soit pas impliquée dans un débat démocratique et plus large. Il appelle à la transformation du Conseil constitutionnel en tribunal constitutionnel accessible à tous.
N. I.