Des approximations qui disqualifient ce document qui n’est autre qu’une reproduction mécanique de stéréotypes et d’appréciations partiales.
Grave dérapage de la part de l’Oncle Sam qui vient de rendre publiques de fausses données sur l’Algérie. Dan son derniers rapport sur la liberté de culte à travers le monde, le département américain s’est complètement trompé d’époque dans son chapitre qui concerne l’Algérie.
Des données fausses, des informations erronées et non actualisées disqualifient de fait ce document sans constituer une référence pour les chercheurs, les organisations des droits de l’homme et de la société civile qui s’intéressent au dossier Algérie. Le document reproche au gouvernement algérien de limiter la liberté de culte sur son territoire, en plus d’atteintes à cette même liberté de culte à travers les poursuites judiciaires lancées contre les non-jeûneurs pendant le mois de Ramadhan.
A ce propos, la département de John Kerry cite deux cas, dont l’un remonte à 2011 et l’autre 2012. Il s’agissait du jeune Mohamed Ibaouène, condamné à un an de prison pour tentative de conversion d’un musulman et de Abdelkrim Siaghi, un converti au christianisme condamné à cinq ans de prison pour «offense au prophète (Qsssl)».
Un document truffé d’erreurs de jugement, d’informations non actualisées pour aboutir évidemment à des conclusions en total décalage avec la réalité de 2015. A suivre les données de ce rapport, le monde est resté figé de 2001 à 2015. Avouons que le monde – même arabe- a changé durant cet intervalle de temps. Autres inepties de ce rapport: il fournit des statistiques en précisant que sur les 38,8 millions d’Algériens, plus de 99% sont des musulmans sunnites et ils sont à moins de 200 juifs (sic).
En d’autres termes, les juifs d’Algérie peuvent se rassembler dans une salle des fêtes alors que l’Algérie comprend au moins 25 synagogues. Certes, les juifs algériens se font discrets mais ils ne sont pas non plus au nombre de 200 comme le veulent les bureaucrates américains. Selon l’Association des juifs algériens, ils sont des milliers à vivre en Algérie.
Plus frappant encore, le département d’Etat ne semble pas s’encombrer de chiffres quand il affirme que le nombre de chrétiens en Algérie varie entre 20.000 et 100.000: quelle précision pour un rapport établi dans l’antre du département d’Etat! Des approximations qui disqualifient ce document qui n’est autre qu’une reproduction mécanique de stéréotypes et d’appréciations partiales. Car on se demande comment se fait-il que ledit rapport n’a pas relevé les déclarations très courageuses du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa qui n’a pas exclu la réouverture des synagogues fermées durant les années 1990. Le ministre a souligné l’existence d’une communauté juive algérienne acceptée et protégée par les autorités. «Il y a une communauté juive dans notre pays. Elle a le droit d’exister. Son représentant, qui est un patriote, est en contact permanent avec le ministère», a indiqué le ministre.
Faut-il encore rappeler aux rédacteurs du document que l’État algérien a participé à la restauration d’édifices religieux d’autres confessions comme la basilique de Notre-Dame d’Afrique à Alger et celle de Saint-Augustin à Annaba. «Nous n’avons aucun complexe là-dessus. Mieux, nous n’avons pas l’intention d’interférer dans la pratique religieuse des autres», a tranché le ministre. Evidemment, le rapport ne les a pris en compte. En revanche, il relève avec insistance que l’Algérie limite la pratique religieuse par la bureaucratie.
Certes, les non-musulmans qui tentent de s’organiser en associations sont confrontés à des entraves bureaucratiques pour obtenir des agréments pour activer. On peut concéder ce fait au rapport américain, mais sans faire d’amalgame. Car il n’y a pas que la communauté juive ou chrétienne qui souffre de la bureaucratie.
En Algérie, même les nouveau-nés en sont victimes car souvent on leur refuse des prénoms qui ne seraient pas inscrits sur des listes préétablies par l’administration. La bureaucratie est un mal qui ronge l’Algérie. C’est la seule demi-vérité qu’on peut concéder au rapport du département d’Etat. Bien dommage pour l’Oncle Sam chez qui nous avons appris la rigueur, la précision et l’impartialité.