L’Instance de Bensalah est en train d’introduire les dernières retouches dans le rapport qu’elle soumettra au président de la République dans cinq jours.
Un rapport qui doit rassembler normalement les différentes propositions faites par les invités de cette instance concernant les réformes politiques. En ce moment, des partis montent au créneau pour demander la transmission fidèle de leurs propositions, donc, quelque part, il y a un doute et une crainte sur la crédibilité du rapport. Dans ce cadre, le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Fateh Rebiai, a souligné hier à Alger la nécessité de «prendre en considération les propositions» soumises par les partis politiques à l’Instance de consultations sur les réformes politiques. Dans une allocution prononcée lors d’une rencontre régionale féminine des wilayas du Centre,
M. Rebiai a souligné le besoin pressant de concrétiser une réforme globale et effective, en prenant en compte les propositions des partis afin de réaliser le changement auquel aspire le peuple algérien. Selon lui, le non-respect de la méthodologie d’action qui induit une réforme effective, à commencer par la révision de la Constitution, signifie qu’«il y a une volonté de ne pas opérer les réformes auxquelles aspirent les partis».
Pour sa part, le patron du MSP dira dans un rassemblement à l’occasion du 20e anniversaire de la création du MSP tenu à Boumerdès, vendredi soir, qu’«il est important de consigner dans le rapport qui sera soumis au président de la République par la commission chargée des consultations sur les réformes politiques» toutes les suggestions pertinentes, susceptibles d’aider à éclairer l’avenir de l’Algérie. Bouguerra Soltani demande à ce qu’une copie du rapport transmis au président de la République soit remise aux parties consultées et d’accorder à ces participants
«un délai pour l’émission de leurs remarques et réserves», avant l’adoption d’une mouture définitive de ce rapport. Hier encore, depuis Sidi Bel-Abbès, dans une rencontre des cadres féminins du MSP, M. Soltani a expliqué que son parti souhaite, dans le sillage des réformes politiques, aboutir à une démocratie basée sur des «critères universels en harmonie avec les valeurs fondamentales de la nation». Le président du MSP a suggéré de «suivre ces normes internationales». Selon lui, «les réformes conjoncturelles ne permettent pas de concrétiser les aspirations du peuple». Il a ajouté que les réformes doivent prendre en compte «la question de l’identité afin de barrer la route à ceux qui veulent confisquer, dénaturer et dévier les repères et les fondements nationaux». Il faut savoir qu’à la base, l’Instance de Bensalah n’a pas le rôle de faire une sélection ou de donner un avis, car elle est chargée d’écouter et de transmettre au chef de l’Etat qui aura la prérogative de faire une sélection, notamment en ce qui concerne le système de gouvernance.
Cependant, il n’est pas écarté que cette sélection soit soumise à l’avis d’autres partis au pouvoir ; d’ailleurs, certains ne sont pas favorables à un système parlementaire et pourtant en matière de statistiques, cinq formations politiques (MSP, FNA, PT, Ennahdha, El Islah et la personnalité nationale Ali Haroun, ex-dirigeant de la Fédération FLN de France) contre deux partis politiques et un ancien Chef du gouvernement qui ont opté pour un système semi-parlementaire. Il s’agit du RND, le parti de la solidarité et du développement et Ismaïl Hamdani. Alors que le FLN n’a pas tranché sur la question car les enjeux du changement du système sont énormes puisqu’à partir de ce système, la possession du pouvoir sera attribuée. Et d’autres n’évoquent même pas la couleur du système et parlent du changement de ce dernier sans le définir.
C’est le cas de l’ex-secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri. En outre, il y a l’ex-ministre de la Défense, Khaled Nezzar et le sénateur, Zahra Bitat Drif. Ils sont tous les deux pour la limitation des mandats présidentiels mais ne se sont pas prononcés sur le système de gouvernance. Il est à souligner que la majorité des consultés sont pour le fait que le Premier ministre soit du parti majoritaire au Parlement. Un choix qui est lié à la nature du système politique qui sera choisi.
Par Nacera Chenafi