Le chef de la mission d’observation européenne des élections législatives du 10 mai arrive ce mercredi à Alger, a-t-on confirmé hier auprès de la délégation de la Commission européenne à Alger. José Ignacio Salafrança devra, à l’occasion, présenter le rapport final de la mission qu’il avait conduite en Algérie en mai dernier.
Même s’il accuse un retard notable à rendre public le rapport de la mission qu’il avait promis pour au plus tard deux mois après la tenue du scrutin législatif, José Ignacio Salafrança ne pousse finalement pas jusqu’à la rentrée pour partager ses observations avec l’opinion. Attendu notamment par la classe politique qui, dans sa majorité, est mécontente du déroulement de l’opération électorale, n’hésitant pas à dénoncer une fraude au profit du FLN, le rapport devra susciter, sinon des critiques, du moins des commentaires. Le chef de la mission des observateurs de la Commission européenne devra, outre la remise du rapport aux autorités, animer une conférence de presse. D’ailleurs, apprend-on encore auprès de la délégation de la Commission européenne, José Ignacio Salafrança est précédé à Alger par son attaché de presse. Ce dernier, arrivé à Alger depuis quelques jours, s’attelle à mettre au point le programme d’activité de Salafrança durant son séjour dans la capitale. Un programme dont le détail n’est pas rendu public. Lors de sa conférence de presse, un compte rendu d’étape, au lendemain du déroulement du scrutin législatif, le chef de la mission d’observation européenne des élections du 10 mai a jugé l’opération électorale globalement régulière. Ce qui n’a pas été du goût de nombre de compétiteurs et de non compétiteurs parmi la classe politique qui ont estimé que l’appréciation de Salafrança ne reflétait pas la réalité. De même que sa sortie médiatique, intervenue alors que le Conseil constitutionnel n’avait toujours pas émis son verdict sur les recours qui lui ont été adressés, était jugé inopportune. Si certains partis se sont contentés d’en faire la remarque, d’autres, à l’instar du RCD, qui pourtant n’a pas pris part au scrutin législatif, y est allé jusqu’à dénoncer une complaisance. Mieux encore, le parti a rendu le Parlement européen destinataire d’un mémorandum dans lequel il l’a exhorté à se pencher sur le travail effectué par la mission d’observation en Algérie. Pour rappel, la mission d’observation européenne des élections législatives s’est déployée durant plusieurs jours sur le terrain. Seulement, elle n’a pu accéder au fichier électoral. Le ministère de l’Intérieur avait estimé alors que le fichier électoral relevait de la souveraineté nationale. Salafrança et sa mission, qui ont pourtant demandé à consulter le fichier électoral, ont dû donc faire sans.
S. A. I.
