Le groupe de réflexion Nabni a exposé, hier, son point de vue au siège du Forum des chefs d’entreprise à Alger, dans un document représentant «une vision et un enseignement pour l’Algérie de 2020», a fait savoir Najy Benhassine, économiste et membre dudit groupe, en présence de nombreux experts et d’économistes.
Le groupe de réflexion Nabni a exposé, hier, son point de vue au siège du Forum des chefs d’entreprise à Alger, dans un document représentant «une vision et un enseignement pour l’Algérie de 2020», a fait savoir Najy Benhassine, économiste et membre dudit groupe, en présence de nombreux experts et d’économistes. Lors de son intervention, M. Benhassine a souligné que l’Algérie a accompli, durant 50 ans, de grands progrès, notamment en matière d’éducation, par la démocratisation de l’accès de tous à l’école primaire.
Ce dernier est passé de moins de 85% en 1980, à plus de 97% en 2011. Le niveau de vie par habitant, quant à lui, a plus que progressé au cours de cette même période, tout comme la consommation des ménages. Le taux de pauvreté, ainsi que les inégalités ont tous deux baissé, mis à part la décennie noir des années 1990, le revenu par habitant n’a cessé de croître depuis l’indépendance, pour atteindre plus de 700 dollars par tête en parité des pouvoirs d’achat en 2011. Cependant, en comparant l’Algérie à la fois à des pays partis du même point il y a 50 ans, et a d’autre pays à revenu intermédiaire, l’économiste a relevé que malgré une rente importante, notre pays n’a pas connu la trajectoire de développement qu’il aurait pu atteindre compte tenu de son immense potentiel.
À ce titre, il a cité, à titre d’exemple, durant la même période, la Corée qui a vu son revenu par habitant multiplié par 16 et la Malaisie par 5. Dans ce cadre , Benhassine a cité, à titre d’exemple, le domaine de l’économie, dont l’indicateur le plus révélateur est la part de l’industrie dans le PIB, ne dépassant pas 8% du PIB, alors que ce taux oscille entre 25% et 35% dans les pays émergents à forte croissance.
Sur le plan de la gouvernance publique, l’expert a souligné que nous figurons en queue du peloton des classements internationaux, au sein de pays à revenus comparables, quel que soit l’indicateur retenu. Pour cet économiste, «il est urgent, pour notre pays, de renforcer ses capacités à faire face, dans un futur très proche, à un monde de plus en plus turbulent, où seuls les pays qui auront la capacité de s’adapter et d’innover pourront tirer leur épingles du jeu», a-t-il averti.
Le PIB hors hydrocarbures augmentera de plus de 65% d’ici 2020
En ce qui concerne la vision économique à l’horizon 2020, le conférencier a souligné, entre autres, l’augmentation du PIB hors hydrocarbures de plus de 65% d’ici 2020 et doublement de ce dernier d’ici 2030, correspondant à un taux de croissance moyens hors hydrocarbure de 6% par an à partir de 2015 et 7.5% à partir 2020, la part des exportation hors hydrocarbure proche de 4% en 2020,9% en 2025 et 20% en 2030. S’agissant de la part de l’industrie dans le PIB, il a relevé qu’«elle dépassera 6% en 2020 contre 5% en 2012, 7% en 2025 et 8% en 2030, alors que les autres secteurs hors hydrocarbure telles que les services, commerce agriculture, etc. croissent de 6% par an à partir de 2015 puis de 7.3% par an à partir de 2020». Mettant l’accent sur le climat des affaire de classe mondiale en 2020, il a indiqué que «l’Algérie devient parmi les 3 meilleurs du pourtour méditerranéen et parmi les 50 meilleur mondiaux (classement international)».
Par ailleurs, l’économiste a souligné que «les éventuelles excédents de recette provenant de la fiscalité pétrolière seront alloués pour un tiers à un nouveau fonds souverain pour l’avenir, le reste étant versé au Fonds de régulation des recettes». Ce dernier sera axé, de manière égale, sur l’ éducation, la recherche et le savoir scientifique, et les générations futures ne pourron accéder à leur part qu’à l’horizon 2050. Il sera aussi crée un fonds souverain international pour gérer de manière plus active et plus rentable de 10 à 20% des réserves de changes. Ce fonds pourrait, à terme, être utilisé pour stabiliser une partie des recette en devise de la Sontrach. Avant d’ajouter que le fonds souverain pour l’avenir aura accumulé près de 900 milliards de dinars en 2020 et plus de 3.000 milliards de DA en 2030.
Makhlouf Ait Ziane