Rapport de l’OIT sur les libertés syndicales: l’Algérie appelée à rendre des comptes

Rapport de l’OIT sur les libertés syndicales: l’Algérie appelée à rendre des comptes

Présente lors de 108e session de la Conférence internationale du Travail, l’Algérie a été critiqué sur plusieurs points par l’Organisation internationale du travail (OIT), notamment pour le non-respect des libertés syndicales et entraves à l’activité syndicale et des syndicalistes, l’Algérie a été appelée à rendre des comptes à la commission de l’application des normes, rapporte le quotidien francophone El Watan.

l’OIT souligne n’avoir remarqué aucune amélioration  dans la loi 90-14, notamment son article 6 qui limite le droit de fonder une organisation syndicale aux personnes de nationalité algérienne, d’origine ou acquise, depuis au moins dix ans. «Aucun changement n’a non plus été enregistré concernant les dispositions qui ont pour effet de limiter la constitution des fédérations et confédérations.»

«Il s’avère en effet que le gouvernement fait preuve d’arbitraire dans ses décisions d’enregistrement des organisations syndicales. C’est ainsi que certaines confédérations se voient refuser l’enregistrement au motif qu’elles ont des affiliés de plusieurs secteurs, alors que d’autres se trouvant dans la même situation sont bien enregistrées», lit-on dans le PV de la 108e session.

L’Algérie a également été critiqué sur la liberté syndicale. Pour l’Organisation internationale du Travail, il n’y a pas de protection efficace contre le licenciement et la discrimination syndicales, L’OIT met aussi en avant  la difficulté à obtenir une réintégration en cas de décision judiciaire favorable. Revenant également sur les lenteurs administratives constituant un véritable frein à l’activité syndicale.

Pour se défendre Kedjour Fadila, de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), et Hadj Sadok, représentant de la délégation des employeurs publics d’Algérie, ont tous deux accentué sur les efforts déployés par l’Algérie en matière de libertés syndicales. Les deux syndicalistes assurent que l’Algérie a changé depuis le 22 février date du début du hirak. L’argument du mouvement populaire a également été mis en avant  par le secrétaire général du ministère du Travail, Mohamed Khiat, disant que le Hirak est une preuve du respect des libertés en Algérie. Pour lui, tous les engagements de l’Algérie pris lors de la 107e session de la Conférence internationale du travail ont été respectés. Pour lui, depuis l’accueil de la mission de haut niveau d’experts internationaux, beaucoup d’efforts ont été faits.

Il s’agit, entre autres, de la révision de la loi 90-14, notamment dans ses articles 4 et 6. Il cite également l’enregistrement de 20 nouveaux syndicats, dont 13 organisations syndicales de travailleurs et 7 organisations syndicales d’employeurs.

M.A.Y