Dans son rapport annuel 2023, la Cour des comptes a scruté de près le programme de restructuration, de développement et de régulation du marché de la filière de la viande rouge en Algérie. Lancé en 2010, ce programme ambitieux visait à dynamiser la production et à stabiliser les prix. Cependant, les constats de la Cour des comptes sont alarmants, mettant en lumière des défis majeurs.
En effet, après douze années d’existence, le programme n’a pas réussi à atteindre ses objectifs stratégiques. La restructuration du secteur public de la filière par Alviar et ses extensions, rencontre des obstacles paralysants. Selon la Cour des comptes, le plan d’investissement initial, prévu de 2010 à 2014, est toujours inachevé en 2022, entraînant des retards considérables et des coûts imprévus.
Quelles défaillances dans le secteur des viandes ?
Donc, le lancement de la filière avait nécessité un investissement initial massif, avec un montant de près de 9,40 milliards de dinars algériens. Cependant, les problèmes opérationnels, tels que l’absence d’une convention-cadre entre le ministère de l’Agriculture et Alviar, ont contribué à une performance insatisfaisante. De plus, l’utilisation inappropriée du fonds de roulement a aggravé la situation, rendant le financement de la production inefficace.
De plus, un des points cruciaux soulevés par la Cour des comptes est l’échec de la mise en œuvre du plan de régulation prévu par le business plan. Les stocks stratégiques, destinés à stabiliser le marché des viandes rouges pendant des périodes de forte demande, n’ont jamais été constitués conformément aux recommandations. Les lacunes dans le système d’information statistique et l’absence d’identification du cheptel ont exacerbé les difficultés.
La Cour des comptes pointe du doigt plusieurs facteurs qui entravent la régulation des viandes rouges en Algérie. Parmi eux, la cherté de l’alimentation du bétail, le coût élevé de l’investissement du cheptel reproducteur, et l’organisation obsolète du marché contribuent au statu quo. De plus, le rôle ambigu du Conseil interprofessionnel de la filière n’a pas favorisé la mise en place d’opérations de régulation.
Défaillances dans le secteur du tourisme
Outre la filière de la viande rouge, la Cour des comptes a également examiné le programme de réhabilitation et de modernisation du groupe hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT), et les résultats sont décevants, avec un dépassement significatif du coût prévisionnel et une non-réalisation des objectifs fixés. De plus, la gestion du transport scolaire par les communes est en deçà des normes, particulièrement dans les régions les plus démunies.
En conclusion, le rapport de la Cour des comptes met en lumière les défis majeurs auxquels fait face la filière de la viande rouge en Algérie. Les retards dans la mise en œuvre des programmes, les coûts excessifs et l’absence de régulation efficace soulignent la nécessité d’une réévaluation et d’une action immédiate pour assurer la viabilité économique de ces secteurs clés. Les recommandations de la Cour des comptes appellent à une révision approfondie des stratégies et à des réformes structurelles pour surmonter ces obstacles persistants.