rapport 2013 de transparency international sur la corruption l’algérie y occupe une place peu honorable…

rapport 2013 de transparency international sur la corruption l’algérie y occupe une place peu honorable…

L’Algérie est devenue un fidèle abonné de l’ONG Transparency International, chargée d’observer le phénomène de la corruption à travers le monde.

Dans le rapport 2013, rendu public hier, elle figure en bonne place de ce classement, pas très honorable. Selon l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), qui a commenté le rapport, l’Algérie obtient une note de 36 sur 100, contre 34 sur 100 en 2012 ; ce qui la place à la 94éme place du classement. A l’échelle des pays arabes, elle occupe la 10ème place sur les 18 pays évalués. Autant dire parmi les bons derniers . En Afrique, elle est classée 24 sur les 54 pays du panel.



Pour l’association, présidée par Djallali Hadjadj, « ce maintien de l’Algérie dans le bas de ce classement international, toujours avec un très mauvais score, confirme les résultats des autres enquêtes où l’Algérie est en queue de peloton : compétitivité, climat des affaires, liberté de la presse, bonne gouvernance, droits de l’Homme, NTIC dont l’accès à internet, etc… ». Poussant plus loin son analyse, AACC pointe un « manque de volonté politique » de la part des autorités algériennes à combattre le phénoméne de la corruption.

Pire, ajoute-t-elle encore, la corruption devient désormais « un instrument du pouvoir et de pouvoir, pour se maintenir en place quel qu’en soit le prix, tout en favorisant une totale impunité pour les puissants et en écrasant tout contre-pouvoir au sein de la société».

L’Association observe encore que l’Algérie n’entretient pas de relations commerciales avec les pays qui sont bien classés. Ce qui est presque un pléonasme, car la corruption n’est possible que dans les pays où la conclusion des marchés et des contrats échappe aux protocoles de la transparence.

Mais au-delà du cas de l’Algérie, c’est de constater, selon AACC que «la grande corruption dans les transactions commerciales internationales prend des proportions de plus en plus inquiétantes ».

Et l’association de Djillali Hadjadj de se poser une autre interrogation : «Pourquoi deux pays parmi les principaux fournisseurs et clients de l’Algérie et qui n’obtiennent pas un bon classement dans l’IPC 2013 – l’Allemagne et le Japon (membres du G 8) -, n’ont toujours pas ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption ».

A contrario, elle note que les dix pays les moins corrompus, selon ce classement (Danemark, Finlande, Nouvelle Zélande, Singapour, Suède, Islande, Pays-Bas, Suisse, Norvège, Australie) ont des relations économique insignifiantes avec notre pays qui représentent à peine 1% du volume global des importations.

AACC évoque dans son commentaire l’effet désastreux des affaires de corruption sur l’image de l’Algérie. Des pays comme le Canada (SNClavalin), la Chine (autoroute Est-Ouest, l’Italie (Saipem) ont plombé la perception de l’Algérie qui traine ainsi dans les classements internationaux. Et c’est la preuve aussi que les discours du pouvoir et la kyrielle de mécanismes de lutte contre la corruption qu’il a mis en place n’ont pas changé le regard que le monde des affaires et de la politique porte sur l’Algérie.

Omar Zekri