Environ une centaine de ressortissants libyens franchissent quotidiennement la frontière algérienne au niveau du poste de contrôle de Debdeb, dans la wilaya d’Illizi, pour s’approvisionner en denrées alimentaires, qu’ils ne trouvent pas dans leur pays, en raison des violences qui s’y déroulent.
« Le poste frontalier de Debdeb enregistre chaque jour, depuis quelques temps, le passage d’une centaine de Libyens, entrés sur le territoire algérien pour s’approvisionner en produits de consommation de base », a-t-on indiqué auprès de la cellule de suivi et d’accueil des déplacés mise en place au niveau de ce poste frontalier.
« Des facilités leur sont accordées par les instances en charge de l’opération d’accueil des personnes fuyant la Libye », a-t-on souligné, observant que « même la population locale s’associe à cette démarche de soutien et de solidarité avec le peuple libyen qui vit, en ce moment, une rude épreuve ».
Selon le chargé de la cellule de suivi et d’accueil, le poste de contrôle de Debdeb connaît une activité « inhabituelle » depuis le début de l’opération, nécessitant la mise en place de moyens matériels colossaux et le déploiement d’importantes ressources humaines, aussi bien de la part des services des douanes et de la protection civile que de la police des frontières, pour faciliter le mouvement des centaines de ressortissants algériens et étrangers, qui y affluent en provenance du territoire libyen voisin.
Ainsi, et afin de faire face aux flux des déplacés, les services de la protection civile de la wilaya ont été renforcés par 120 agents de l’unité de Dar Beida (Alger), portant ainsi le nombre de sapeurs pompiers opérant sur place (sites de Debdeb et In-Amenas) à 358 éléments. Pour la seule nuit de mercredi à jeudi, près de 200 personnes, dont 17 Algériens, 80 Egyptiens, 98 Libyens, deux Pakistanais et un Ghanéen ont franchi le poste frontalier de Debdeb.
Par ailleurs, la gendarmerie nationale a intercepté, mercredi soir, 243 personnes de différentes nationalités, en majorité africaines, entrées « illégalement » sur le territoire national. La plupart de ces personnes, disposant de documents de voyage, avaient franchi le territoire algérien en dehors du poste frontalier de Debdeb, a précisé la même source.
M. Benatallah : “3.800 ressortissants algériens ont été rapatriés”
3.800 ressortissants algériens ont été rapatriés de Libye à ce jour, suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays, a annoncé jeudi à Alger le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale établie à l’étranger, M. Halim Benatallah .
« 3.800 ressortissants algériens ont été rapatriés par les voies terrestre, maritime et aérienne » a indiqué M. Benatallah lors de l’arrivée du bateau Tassili II au port d’Alger.
Il a ajouté que 2.200 étrangers de 25 nationalités ont été évacués vers l’Algérie. Au total, ce sont 6.000 personnes, Algériens et étrangers, qui ont été évacuées, a-t-il dit.
Le Tassili II a quitté mercredi le port de Tripoli à destination d’Alger avec à son bord quelque 1.300 passagers, dont près de 500 Algériens.
C’est sur instruction du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, que le bateau a été envoyé en urgence pour rapatrier les ressortissants algériens établis en Libye.
Plus de 700 étrangers, de différentes nationalités, dont des Marocains, Tunisiens, Américains et étudiants sahraouis, ont été embarqués à bord du Tassili II.
A Benghazi, 333 Algériens et 7 ressortissants marocains et tunisiens avaient été embarqués.
Le Tassili II avait quitté samedi Alger à destination de Benghazi. Une délégation du ministère des Affaires étrangères, une mission médicale, des éléments de la sûreté nationale et des journalistes étaient également du voyage.