Raouraoua songe sérieusement à se retirer

Raouraoua songe  sérieusement à se retirer
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Le président de la fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua est sorti avant-hier de sa réserve en marge de l’assemblée générale extraordinaire qu’avait tenue sa tutelle à l’hôtel Sheraton d’Alger. En effet, et contrairement à ses habitudes, l’homme fort du football national a fait des déclarations assez sèches devant l’assistance et les journalistes présents, où il s’est montré très irrité par les critiques qui ont l’ont visé personnellement après la lourde défaite qu’a concédée la sélection nationale à Marrakech.

Raouraoua n’a, en effet, pas du tout apprécié que certains spécialistes et autres observateurs du ballon rond national lui aient fait porter le chapeau de cette déconvenue face au voisin marocain et remis en question sa gestion du football national.

Alors qu’il avait toujours accepté les critiques auparavant, cette fois-ci, le patron de l’édifice de Dely Brahim a tenu à réagir et à exprimer toute son exacerbation par apport à certaines attaques répétées. C’est ainsi qu’il a affirmé qu’il était prêt à partir et céder sa place si quelqu’un d’ambitieux se présentait pour le remplacer. Une déclaration qui en dit long sur le ras-le-bol de Raouraoua qui a voulu ainsi adresser un message aux Algériens sous entendant qu’il ne tenait pas coûte que coûte à ce fauteuil de président de la FAF et qu’il était ouvert au dialogue. Approchés par nos soins à la fin des travaux de cette AGEx, certains proches collaborateurs de Raouraoua nous ont laissé entendre que ce dernier songeait réellement à se retirer de la présidence de la fédération pour se consacrer à ses autres obligations, notamment au sein de la CAF et de la FIFA. Ils nous ont précisé qu’il était dégouté des multiples critiques qui l’ont visé ces dernières semaines et que tout cela commençait sérieusement à l’agacer.

La pression des résultats, de Ouyahia et autres…

LG Algérie

Il faut dire qu’il n’y a pas que ces critiques qui ont fait mal à Raouraoua le poussant à envisager un départ. En effet, les mauvais résultats qu’enregistre la sélection nationale, notamment depuis plus d’un an maintenant, ne plaident pas aussi en sa faveur et le fragilisent un peu plus. Le boss de la FAF sait pertinemment aussi que la rue algérienne ne l’épargnera pas lorsque la non qualification de l’EN à la prochaine CAN s’officialisera. Ajoutez à cela les récentes déclarations du Premier ministre, en l’occurrence Ahmed Ouyahia, qui a ouvertement critiqué sa gestion au sein de la fédération et a été formellement contre la nomination d’un entraîneur étranger, et on se rend compte que Raouraoua ne jouit plus de la reconnaissance qui était la sienne il y’a presque deux ans maintenant.  Il voudra certainement partir la tête haute que de quitter, peut-être, son poste dans les mois à venir, par la petite porte, comma ça été le cas il y’a quelques années de cela, lors de son premier mandat.  Il y’a lieu de rappeler que Raouraoua occupe plusieurs postes en parallèle à celui de président de la FAF. Il dirige, en effet, l’Union nord-africaine de football (UNAF) et demeure le vice-président de l’Union des associations de football arabe (UAFA). Il est aussi membre du comité exécutif de la FIFA et il est chargé de plusieurs missions à la Confédération africaine de football (CAF). Tout cela fait qu’un départ de la FAF ne le plongera pas dans le chômage, bien au contraire.

Une absence de l’EN à la CAN 2013 précipitera son départ

Si la non-qualification de l’Algérie à la prochaine CAN qui se déroulera au Gabon et en Guinée équatoriale semble presque consommée, et le responsable bien trouvé, en la personne de Abdelhak Benchikha, il n’empêche qu’une nouvelle désillusion pour l’édition d’après (si toutefois celle-ci n’est pas organisée au pays) serait certainement de trop, et cela engendrera beaucoup de changements dans différentes structures. Mohamed Raouraoua, en homme  averti, veut s’épargner tout ça, car il est clair qu’une absence des Verts au rendez-vous continental de 2013 (un match éliminatoire est prévu au mois de mars prochain), précipitera  son départ, alors qu’il lui restera dans ce cas un an dans son mandat (Ndlr, l’élection d’un nouveau président de la FAF est prévue pour début 2013).

Ses déclarations ont visé principalement les anciens joueurs, non pas Hannachi

Nombreux ont été nos lecteurs qui se sont demandé à quelles personnes faisait vraiment allusion le président de la FAF, dans ses déclarations parues dans notre édition d’hier. Beaucoup ont imaginé que Raouraoua visait essentiellement le président de la JSK, en l’occurrence Mohand-Chérif Hannachi, (Ndlr, celui-ci était présent dans la salle et a donc tout entendu), quand on sait que les deux hommes ne s’apprécient plus et sont en guerre depuis plusieurs mois. Cela dit et d’après nos informations, le patron de la fédération, a voulu surtout répondre à certains anciens internationaux en plus d’un ancien sélectionneur, qui ont vivement critiqué sa gestion et ont déploré un certain laisser-aller au sein de la sélection depuis quelques mois. Raouraoua a donc voulu leur passer le message selon lequel il était disposé à quitter son poste et à leur ouvrir les portes de la fédération s’ils se considèrent capables d’amener un plus au football national et mener l’EN à la prochaine Coupe du Monde qui se déroulera au Brésil en 2014.

Le patron de la FAF l’a clairement affirmé

Mohamed Raouraoua, président de la FAF, a clairement affirmé avant-hier, en marge de l’assemblée générale extraordinaire qu’il a présidée à l’hôtel Sheraton, que l’EN continuera à faire confiance à une majorité de joueurs professionnels et ce, malgré la lourde défaite concédée face au Maroc, le 4 juin dernier. En effet, le patron du football national a estimé que le football local n’est pas encore performant pour pouvoir espérer faire appel uniquement à des éléments issus du championnat national. Même s’il a avoué que nos professionnels ne demeurent, eux aussi, pas de très haut niveau, Raouraoua assure néanmoins qu’ils sont bien meilleurs que les joueurs locaux : «Certes, la plupart des professionnels n’ont pas le niveau international, mais ils restent néanmoins de bons joueurs. Ils continueront à composer la sélection nationale pour le moment, puisque le championnat national ne produit plus de grands joueurs. Nos clubs doivent revoir leur stratégie et axer leur travail sur la formation. Ce n’est que comme ça qu’on pourra faire sortir d’excellents éléments qui représenteront dignement la sélection première. A l’heure actuelle, le championnat local est très loin du niveau requis pour espérer composer l’EN principalement de joueurs locaux.» Cette affirmation de Raouraoua sous-entend que le nouveau sélectionneur fera appel lors des prochains stages à un groupe composé à 90% de joueurs professionnels, tout comme ses prédécesseurs d’ailleurs.