Raouraoua sauvera-t-il son championnat professionnel ?

Raouraoua sauvera-t-il son championnat professionnel ?

«Il faut que la FAF efface nos dettes pour nous permettre de procéder au recrutement durant le mercato, il ne faut pas que ces dettes-là soient une entrave à la bonne marche du club, notamment à l’approche du mercato. Il faut que les pouvoirs publics prennent en charge les dettes issues des clubs CSA. Sans l’apurement de ces dettes-là, on risque de mettre carrément la clé sous le paillasson. Il faut que les mesures édictées par la loi de finances complémentaire soient mises en application, faute de quoi, on demeurera toujours des clubs amateurs», a déclaré récemment Medouar, le président de l’ASO, à l’un de nos confrères. Il est vrai que plusieurs points sensibles restent à régler afin de mettre sur rails ce dossier épineux du professionnalisme du football en Algérie au risque carrément de le faire capoter.

Le 24 novembre dernier a eu lieu une réunion des présidents des clubs de L1, ayant remarqué un déséquilibre inquiétant dans la gestion de leurs clubs, mais aussi du championnat, ils sont tombé d’accord pour préparer une liste de revendications qu’ils transmettront ensuite au président de la FAF qui tranchera sur la question.

Ladite réunion n’aura finalement lieu que ce jeudi, après avoir été reportée à cause des engagements de Raouraoua avec la CAF et son programme plus que chargé ces derniers temps.

Le dossier des Africains, une priorité pour revaloriser la Ligue 1

Si les dettes semblent inquiéter à plus d’un titre les représentants des présidents, il n’en demeure pas moins que le duo Kerbadj-Medouar fera de son mieux pour régler une fois pour toutes le dossier des joueurs africains. Il faut dire que la limitation du recrutement et de l’incorporation de ces éléments à 2 joueurs seulement a irrité plus d’un parmi les présidents des clubs. Ils veulent que cette loi change afin de faire profiter le football algérien et revaloriser un championnat meurtri, d’autant qu’aucun pays jusqu’ici n’a imposé ni réussi une telle mesure, d’où l’importance d’y faire l’impasse dans l’immédiat.

Il était une fois le duo Dagno-Touré

On se souvient tous des premiers africains qui ont atterri dans le championnat national, l’expérience réussie au début des années 1990 par Aïn El-Beïda a incité les clubs algériens à faire appel à ces joueurs qui assurent souvent le spectacle sur nos pelouses. Leur venue a même incité les gens à venir les découvrir dans les stades et c’est cette astuce qui a permis aux stades d’afficher complet dans une période où la situation sécuritaire du pays laissait pourtant à désirer. Les Dagno Moussa, Moussa Touré, Mustapha Sama, Manga et autres Atanas avaient ramené cette touche qui manquait au championnat et c’est cette même touche que ce dernier est en train de perdre depuis que Raouraoua a fermé la porte à cette piste africaine, d’où l’importance de la réactiver. Les patrons des équipes de L1 vont donc axer leur réunion sur ce point et demander à ce que le nombre d’Africains soit porté à 3 avec une possibilité d’aligner les trois au même temps. Ils veulent lui expliquer qu’on n’est pas aussi meilleurs que les Européens qui alignent souvent un team essentiellement composé d’étrangers dans le même match, même les Tunisiens le font et cela n’a aucunement influencé négativement sur le rendement ni sur le niveau du football local.

Plus de recrues, plus de liberté

La FAF a aussi limité le recrutement à 5 éléments dès ce mercato. Certes, Raouraoua a fait un effort considérable étant donné que lors du précédent marché hivernal, les équipes n’avaient pas cette possibilité, mais les présidents des clubs pensent que ce nombre demeure insuffisant, et ce, pour plusieurs raisons. C’est pour cela qu’ils veulent que ce nombre soit revu à la hausse pour donner plus de possibilité au jeu de retrouver son lustre d’antan et ne pas se limiter aux prestations d’un effectif jugé réduit.

Objectif : retrouver le visage attrayant du championnat

Regarder un match de championnat à la télévision est devenu une vraie corvée pour les amoureux du football algérien. Le stade, pour sa part, s’est transformé beaucoup plus en un champ de bataille qu’un théâtre d’intenses rencontres de foot, au point où les gradins sont chaque semaine de plus en plus vides, à l’image de ce qu’est en train de vivre le stade de Tizi Ouzou, une situation qui a l’air d’inquiéter les responsables des clubs. Pour eux, El-Hadj a hérité d’un championnat amateur attrayant dont il n’a pas réussi à maintenir le niveau, c’est dire que la responsabilité de la première instance du football au pays est grande dans ce dossier, une carte que Medouar et Kerbadj vont brandir demain afin d’atteindre leurs objectifs et convaincre Raouraoua, tout en axant leur discours sur l’importance d’un retour en force des clubs algériens à l’échelle continentale grâce à cette révolution revendiquée.

Le mercato hivernal débutera officiellement le 31 décembre à minuit, il n’est donc pas à écarter que la FAF réponde favorablement aux doléances des clubs à la veille de l’ouverture de ce marché qui sera décisif pour plusieurs équipes.