Raouraoua ramène le calme

Raouraoua ramène le calme

Il était près de 22 heures quand les joueurs ont regagné leurs chambres après la réunion provoquée par Raouraoua qui a duré plus d’une heure et demie de temps. Le moral était au beau fixe.

C’est que la «thérapie de groupe initié par le chairman de la FAF a eu l’effet escompté : celui de remobiliser le groupe à la veille d’une compétition. Raouaraou a abordé avec ses joueurs tous les sujets, même ceux qui fâchent. Il a entamé son discours par apporter son soutien indéfectible au coach Saâdane.

Il a tenu à le rassurer qu’a aucun moment il n’a songé à se séparer de lui. Un appui qui a fait sourire Saâdane. Un sourire qui en dit long sur ce besoin du sélectionneur national de se sentir «protégé». L’autre point abordé et qui a suscité un long débat est celui qui a trait au mouchard, celui «qui veut casser l’EN de l’intérieur». Malgré l’insistance des joueurs, le président de la FAF n’ira pas jusqu’à divulguer le nom de la taupe.

Il trouvera la formule magique pour ne pas le faire. «Je suis en train de rassembler les preuves pour confirmer ce que je savais déjà», leur dira-t-il. Le boss de la FAF enclenchera par la suite le très sérieux sujet des règlements généraux qui a soulevé moult réactions. C’est ainsi qu’il ira droit au but pour dénoncer le comportement de certaines parties qui ont failli ébranler la sérénité du groupe.

L’exploitation de l’image du joueur était au menu et c’est là que Raouraoua interviendra pour rappeler aux présents que l’intérêt de l’EN et de l’Algérie passent avant toute considération.

Sans interdire à n’importe quel joueur de conclure le contrat qu’il veut, Raouraoua a, toutefois, mis le doigt sur ce sujet en rappelant que l’EN a jusque-là fonctionné avec beaucoup de solidarité qui a fait la force du groupe, en ce sens que les joueurs doivent rester solidaires entre eux. Il sera plus explicite : il y a des joueurs qui arrivent à conclure des contrats juteux et d’autres n’ont rien, moi je veux être juste.

Ceux qui n’ont pas de contrat de sponsoring recevront des primes plus conséquentes que les autres. Maintenant si tout le monde s’aligne et signe le règlement intérieur, on restera une famille soudée.»

Voici entre autres le message adressé aux joueurs et qui a reçu leur adhésion. Selon des indiscrétions, les joueurs présents ont fini par accepter le règlement intérieur et le signer. Deux joueurs n’ont pu le faire, Saïfi, qui était cloué dans sa chambre, et Antar Yahia, qui se trouvait en Suisse, plus précisément au siège de la FIFA pour subir une contre-visite médicale.

D’autres points ont été abordés par les membres de l’EN ; l’on a entre autres abordé la CAN et les objectifs de l’EN dans cette compétition.

La réunion s’est terminée dans une ambiance bon enfant. Le cap est mis sur le Malawi.

Il apporte son soutien à Saâdane

Le cas Saâdane et sa menace avortée de quitter la barre technique de l’EN ont été abordés par le président de la FAF, lors du conclave avec les joueurs.

En attaquant en premier ce volet, Raouraoua voulait d’abord rassurer son coach en lui affirmant notamment qu’il a son soutien et qu’il le conforte dans son poste. Ainsi donc, le patron de la FAF a voulu éclaircir ce point en déclarant : «Il n’a jamais été question de limoger Saâdane.»

Et au président d’être plus explicite : «Avec le sélectionneur national, nous avons établi un programme de travail qui s’étale sur l’année. Notre collaboration a été jusque-là fructueuse. Nous avons obtenu de bons résultats et nous œuvrons ensemble à continuer sur cette voie du succès.» Un message on ne peut plus clair et qui a même réussi à arracher un large sourire au sélectionneur national.

«Avec Saâdane, on va continuer dans la voie du succès», a, une nouvelle fois, affirmé le président de la FAF. Cette mise au point de Raouraoua s’adresse en premier lieu à Saâdane qui s’est senti, ces dernières quarante-huit heures, seul.

Il est venu donc le réconforter et surtout l’assurer de tout son soutien. Aux joueurs, il voulait surtout qu’ils comprennent qu’entre lui et le coach, tout va pour le mieux. Il a dissipé les zones d’ombre nées de la confusion qui a régné en ce début d’année.

Le numéro un de la fédération a trouvé les mots qu’il fallait pour dire son soutien à Saâdane et sa garantie de lui offrir les meilleures conditions de travail pour permettre à l’EN de persévérer dans la voie du succès.

Rabah Saâdane, qui a assisté à la réunion, était heureux de voir le président prendre sa défense et confirmer qu’il est le seul et unique patron de la barre technique des Verts. Un soutien qui pèse de tout son poids.

Il s’est adressé aux joueurs après la réunion

Ziani : «L’Algérie passe avant nous»

On le sait, Karim Ziani est le patron incontesté des Verts, il n’hésite pas un instant à prendre le parole pour motiver le groupe et apporter les correctifs, et sur le terrain et dans les vestiaires, mais aussi en dehors des stades.

Il s’est illustré durant la campagne qualificative pour le Mondial comme le meneur d’homme recherché depuis longtemps par la sélection, son rôle important au sein des Fennecs lui a permis de remotiver les troupes après la très dure défaite subie au Caire, il a pris la parole après le match pour booster le moral d’une équipe déchirée et abattue, enflammant ses coéquipiers qui reviendront quelques jours plus tard avec une qualif’ historique de Khartoum.

Avant-hier, Raouraoua a réuni l’ensemble des joueurs et le staff technique autour d’une table pour tirer au clair certains points liés au règlement intérieur de la sélection, des points qui ont créé une certaine divergence dans les rangs des Fennecs, surtout ceux ayant un lien avec le sponsoring et la publicité.

Les joueurs étaient attentifs au discours de Raouraoua et ils ont fini par comprendre que l’intérêt de l’EN passe avant tout, surtout en cette période très critique de l’année où la sélection s’apprête à disputer l’un de ses plus importants rendez-vous de la nouvelle année.

Après la réunion et au moment où les joueurs regagnaient leurs chambres, Ziani a profité de l’occasion pour les interpeller, et à son tour, leur a tenu un discours de patron, il a demandé à ses coéquipiers de mettre de côté les intérêts personnels et de se consacrer totalement à la «juste cause» : mener à bon port la sélection lors de la CAN angolaise. «Les gars, on est un groupe uni, on défend les couleurs du même pays, ce n’est pas le moment de parler d’intérêts personnels, on a une CAN dans quelques jours et un premier match important face au Malawi qu’on est censés préparer, on doit tout d’abord penser à ça et oublions les autres sujets personnels. L’Algérie passe avant nous», leur a-t-il déclaré.

Le message a été vite intercepté et traduit par les joueurs comme un appel du cœur, ce cœur qui leur a permis de passer l’écueil des Egyptiens dans un moment de doute. Les paroles de l’ancien Marseillais ont été renforcées par le capitaine Yazid Mansouri qui a lui aussi tenu à sensibiliser ses équipiers.

Le mot du capitaine

Après Ziani, Mansouri a donc pris la parole, allant dans le même sens du discours prononcé par son camarade, il expliquera au reste des joueurs qu’ils doivent tout oublier durant cette période et se consacrer à la bonne représentation de l’EN durant la prochaine période, il insistera sur le retour des Verts à cette compétition qu’est la CAN en leur rappelant : «N’oubliez pas qu’on revient de loin, il n y a pas longtemps on rêvait encore de revenir à cette compétition africaine qu’on a oubliée durant 6 ans, alors aujourd’hui qu’on est là, on doit saisir cette occasion et mettre nos soucis de côté et ne penser qu’à cette CAN, on doit représenter dignement notre pays, n’oubliez pas qu’on va jouer un Mondial.»

Cette sortie de ces deux cadres de l’EN est une réponse à ceux qui ont voulu envenimer le climat sain qui règne au sein du groupe, le message a été bien capté par la majorité des joueurs. Espérons qu’on récoltera ses fruits dès le premier match le 11 du mois en cours face au Malawi.

Ziani, Matmour, Belhadj, Raho et Mansouri à Raouraoua

«Dites-nous : qui veut casser l’EN ?»

L’un des points chauds abordés dans cette réunion est celui qui a trait au «mouchard» qui distillait les informations sur l’EN. Raouraoua l’entamera comme suit : «Il y a quelqu’un qui fait tout pour casser l’EN», devant des joueurs dubitatifs.

Le président de la FAF ira par la suite expliquer ce qu’il voulait dire : «Certains journalistes font tout pour détruire ce qu’on a fait depuis un bon moment. Je les connais un par un. Ils font tout pour semer la zizanie. Il faut donc éviter de tomber dans le piège.

Il ne faut surtout pas leur permettre de casser la bonne ambiance qui règne dans le groupe.» Raouraoua n’ira toutefois pas jusqu’à divulguer la «taupe» et le journaliste perturbateur et son organe employeur. Un mystère que les joueurs voulaient élucider. En vain. Le président de la FAF est resté dans les généralités.

Des joueurs insistent pour avoir plus de détails à ce propos. C’est ainsi que Belhadj, Ziani, Matmour, Raho et Mansouri n’ont pas pu se retenir et ont demandé en même temps à Raouraoua : «Dites-nous : qui veut casser l’EN ?» Mais, avec sa grande expérience et sa maturité, le président de la FAF est resté évasif, il n’a pas voulu donner le nom.

Raouraoua a trouvé la bonne formule pour ne pas «vendre» la taupe : «Laissez-moi le temps de rassembler les preuves et vous aurez le nom de celui qui veut déranger votre quiétude.» Le président de la FAF a rassuré ses protégés en leur déclarant : «Je sais comment le dévoiler. J’ai juste besoin d’un peu de temps pour confirmer les infos que j’ai.» Des paroles qui ont réconforté certains, et d’autres qui n’ont pas omis de montrer leur dégoût par rapport à ces gens qui ne cherchent que la petite occasion pour mettre le feu dans la maison des Verts.

Les primes

Raouraoua : «Gagnez la CAN et vous aurez une bonne surprise»

Le sujet des primes a été abordé en long et en large par les présents. Il est revenu sur celles qu’ils doivent recevoir en guise de récompense pour la double qualification à la CAN et au Mondial avant de s’attaquer aux futures primes liées à la participation et aux résultats qu’obtiendront les Verts en Angola.

«Vous avez évoqué la prime de la qualification, et je pense qu’il y a eu des divergences sur ce point. Je tiens donc à revoir avec vous ce point pour que chacun de vous sache ce qu’il en est vraiment», a déclaré d’emblée le président Raouraoua aux joueurs dans la soirée de lundi.

Le groupe est resté très attentif aux paroles du boss qui continuera : «On a donné des détails sur la distribution de la prime de la qualification. Je pense que vous êtes d’accord avec moi quand je dis que celui qui a joué 12 matches et celui qui en a joué que 2 ne pourront pas avoir la même prime. Cela dit, tout le monde aura ce qu’il mérite. On est là pour faire tout ce qu’il faut afin que personne ne soit lésé.» Significatives, les paroles du président de la FAF qui a tenu à mettre les points sur les i pour que les Verts cessent de parler de primes, et ce, à quelques jours de la compétition continentale.

Une fois la question de la prime de la qualification abordée, le président passe directement aux primes de la Coupe d’Afrique. Comme tout le monde le sait, la réunion qu’allait tenir le président avant le départ en Angola allait être concentrée sur les primes des matches afin de motiver la troupe à Saâdane pour réaliser un bon parcours en CAN, comme on l’a vécu pour les éliminatoires. Raouraoua dira donc aux joueurs : «Je ne vais pas vous donner de chiffres. Si tout va bien et si l’argent des sponsors arrive à temps, je vous promets que les primes des matches pour la CAN seront importantes autant que celles des autres participants.» Ce qui a rendu le sourire aux Fennecs.

Ensuite, le président a voulu réconforter ses joueurs. Certes, les Fennecs sont là pour défendre les couleurs du pays et pour l’amour qu’ils portent à leur pays, et Raouraoua annonce la belle surprise : «Si vous arrivez à gagner le sacre final, une bonne surprise vous attend», s’est-il contenté de dire.

Tout le monde était heureux de voir que le président Raouraoua faisait tout pour booster à fond les Verts pour gagner la CAN.

L’histoire des sponsors au menu

Pour partir sur de bonnes bases, le président de la Fédération, Mohamed Raouraoua, a touché à un point sensible, celui des sponsors. En fait, dernièrement, certains de nos Verts ont été approchés par différentes firmes qui voulaient faire un contrat de sponsoring avec eux. Mais dans le règlement intérieur figure cette clause qui interdit aux Verts de signer des contrats avec des sponsors sans l’accord de la FAF, cela a fait râler certains d’entres eux qui sont même allés jusqu’à s’abstenir de signer le règlement intérieur. Pour faire la lumière sur ce point, Raouraoua dira : «Certains d’entre vous veulent s’engager avec Pepsi (un des cadres de l’EN s’est engagé avec cette firme), mais on a signé un contrat avec Coca.

Si on a décidé de ne pas vous accorder la possibilité de signer sans notre accord, c’est pour le bien de l’EN.» Pour faire comprendre son idée à tout le monde, le président continuera : «Certains d’entre vous sont très sollicités par différentes marques, d’autres non. Si on vous laisse libres, certains joueurs toucheront jusqu’à 500 000 euros ou plus, et d’autres, ceux qui ne sont pas sollicités, en toucheront seulement des miettes, sinon rien. Si on vous laisse signer à votre guise, ne nous demandez pas de vous donner de grandes sommes pour les primes, car je ne mets pas dans ma poche l’argent des sponsors. Bien au contraire, cet argent sert à réunir vos primes.

A vous maintenant de décider.»

Les joueurs ont été sensibles à ce discours et tout le monde a décidé de signer le formulaire du règlement intérieur sans la moindre hésitation, car le discours de Raouraoua était juste. Le président a su faire comprendre aux Verts qu’il ne fallait pas songer seulement à l’intérêt personnel, mais qu’il fallait faire passer l’intérêt de l’EN avant tout. D’ailleurs, il ajoutera dans ce sens : «Si on ne travaille pas dans le même sens, on ne pourra pas parler d’équipe nationale, car ça ne sera pas le cas.» Effectivement, la force des Verts est ce bloc qui a pu passer tous les examens haut la main jusqu’à ce jour. Alors, il faut continuer sur cette voie…

A. Z.