«Le joueur local doit être produit de nouveau»
«Nous avons fait ce qui se fait partout ailleurs, assurer la continuité»
Le président de Fédération algérienne de football était l’invité hier de l’émission «Football magazine» de la radio Chaîne III, à quelques heures du match décisif de l’EN face à la Tanzanie.
Plusieurs sujets ont été débattus au cours de cet entretien où Mohamed Raouraoua a dû répondre à plusieurs questions en relation avec l’actualité du football national, particulièrement les Verts et le championnat professionnel.
«J’étais prêt à démarrer le championnat avec 10 équipes»
Et même si l’Equipe nationale a pris la part du lion durant cette émission, le sujet qui concerne le premier championnat professionnel a été tout de même abordé.
Le premier responsable de la FAF ne s’y est pas trop étalé, mais a tenu à remercier «les 32 équipes qui ont réussi à constituer et à compléter leurs dossiers en dépit des énormes difficultés rencontrées». «Au début, j’avais beaucoup d’appréhensions et j’avais dit que ce championnat démarrera même avec 10 équipes.
Aujourd’hui, je suis très content, et je mesure aussi les grands efforts qui ont été déployés par les clubs. Eux aussi sont soucieux de l’avenir de notre football, et ce n’est que de cette manière qu’on peut produire de nouveaux talents qui alimenteront, pas uniquement l’Equipe nationale, mais également toutes les autres sélections». Raouraoua n’a pas omis de souligner le rôle de l’Etat dans ce projet et son soutien à la FAF, particulièrement le président de la République en personne
«Quand je suis arrivé en 2009, Saâdane était là et je l’ai gardé»
Au sujet de l’Equipe nationale, la première question adressée à Raouraoua concerne le maintien de Saâdane à la tête des Verts, tant cela alimente toutes les discussions ces derniers temps.
Le président reste fidèle à sa position. «A la fin de la Coupe du monde, nous avions un entraîneur qui avait mené la sélection en demi-finale de la CAN et qui nous avait qualifié à la phase finale de la Coupe du monde après 24 ans d’absence.
Nous avions aussi une équipe. Il ne fallait quand même pas balayer tout cela d’un revers de la main. Quand je suis arrivé en 2009, j’ai trouvé Saâdane en poste et le l’ai gardé.
J’ai même déclaré à l’époque que notre objectif était d’aller au Mondial, et je me souviens que pas mal de gens m’ont pris pour un fou. Finalement, nous y sommes arrivés. Non, je ne pense pas que le problème réside dans le maintien de Saâdane», avait-il indiqué.
«Nous avons fait ce qui se fait partout ailleurs, assurer la continuité»
«Le problème, poursuit-il, c’est qu’on n’a plus le droit de revenir en arrière, plus le droit à l’erreur.
Nous avons atteint un palier d’où il est interdit de redescendre. Nous n’avons plus le droit d’être absent de la CAN. Figurez-vous qu’il y a des gens qui ont même exigé de nous de gagner la Coupe du monde. Moi aussi je le souhaite, mais il y a une réalité en face qu’il ne faut pas ignorer.
Nous, nous n’avons fait que ce qui se fait dans tous les pays, à savoir, assurer la continuité. Nous avons un staff qui a obtenu de très bons résultats et il était tout à fait normal de le maintenir. Nous allons donc continuer à travailler avec ce qu’on a en main.»
«Les supporters ont le droit d’exiger des résultats»
Le premier responsable de la FAF a estimé, en outre, que la pression que vit la sélection depuis le dernier match amical contre le Gabon est tout à fait normale.
«Les supporters ont le droit d’exiger des résultats. Il est tout à fait normal qu’ils veuillent que leur équipe soit la meilleure du monde. A nous les responsables de savoir comment gérer cette situation, c’est tout.»
«Un match amical contre une grande équipe pour préparer le Maroc»
Abordant par la suite le programme de l’EN et ce qui va l’attendre après le match d’hier contre la Tanzanie, Raouraoua a fait savoir que le prochain match amical face au Luxembourg, qui aura lieu le 17 février, peut constituer un problème par rapport aux droits de retransmission.
«J’ai demandé au président de la Fédération luxembourgeoise de nous régler ce problème afin que le public algérien puisse suivre cette rencontre. Il m’a promis de le faire, mais j’attends un écrit officiel de sa part», explique-t-il. Poursuivant dans ce sens, le président de la Fédération a également indiqué qu’en prévision du match contre le Maroc, la sélection nationale jouera un match amical contre une grande équipe.
«Nous allons profiter de la prochaine date FIFA pour organiser cette rencontre. Nous sommes en contact avec trois grandes nations de football afin de programmer ce match au mois de février. Tout sera mis au point très prochainement.»
«Le joueur local doit être produit de nouveau»
Il y a aussi un autre sujet qui fait débat ces temps-ci, c’est la valeur du joueur local par rapport à la composante de l’Equipe nationale qui est constituée aujourd’hui essentiellement de joueurs évoluant dans des championnats étrangers.
A ce sujet, le président de la Fédération explique : «Il fut un temps où la sélection nationale était constituée d’une majorité de joueurs locaux, renforcée par des joueurs pros d’un haut niveau. Cette époque est révolue. Aujourd’hui, nous avons une équipe composée entièrement de joueurs pros, point.
En football, il n’y a pas de miracle, ni de hasard. Si vous prenez l’équipe de France, tous ses joueurs sont issus des centres de formation. Ils sont passés par toutes les sélections avant d’arriver en équipe première. Il est temps pour nous aujourd’hui de faire de même et de nous occuper de la formation pour atteindre ce niveau que je considère très haut.»
Il justifie la défaite face au Gabon
La dernière défaite contre le Gabon n’est pas passée inaperçue, et Raouraoua a tenu à justifier cette mauvaise sortie. «Il faut savoir que c’est un match amical. En plus, l’équipe était très amoindrie. Il n’y avait pas Ziani, ni Meghni. Halliche et Yebda ainsi que Anthar Yahia qui était suspendu.
Il faut prendre en considération toutes ces absences, et en plus, le sélectionneur a essayé de nouveaux joueurs qui ont joué pour la première fois ensemble», a-t-il expliqué. C’est l’essentiel de l’intervention de Mohamed Raouraoua hier dans l’émission «Football magazine».