Raouraoua: «Je suis prêt à quitter si…»

Raouraoua: «Je suis prêt à quitter si…»

Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua est revenu longuement, en marge des travaux de l’Assemblée générale ordinaire de la FAF tenue mercredi à Oran, sur les résultats acquis durant son mandat à la tête de la FAF.

Le président de la FAF s’est considérablement défendu, en affirmant que ses confrères et lui ont consenti d’énormes efforts pour développer le football algérien et le hisser au plus haut niveau.En revanche, il n’a pas dissimulé l’existence de plusieurs carences qu’il faut colmater tout en exprimant son intention de quitter son poste, dont le mandat touche à sa fin, pour une personne à même de mieux gérer les affaires de l’instance fédérale.En outre, Raouraoua s’est dit étonné de nombreuses critiques faites au travail accompli par la Fédération tout en soulignant que ceux qui les ont critiqués ignorent la grosse responsabilité qui incombe à sa structure.Pour étayer ses dires, il s’est référé à des chiffres en annonçant que la fédération et ses ligues organisent pas moins de 580 championnats, 3 000 matches à la fin de chaque semaine dans 1200 stades.A cet égard, il indique que ces critiques sont injustifiées et loin de la réalité.J’ai besoin d’un seul entraîneur capable de fournir à la sélection de joueurs de haut niveau. Il s’est mis de son côté à critiquer ceux qui ont critiqué la sélection, notamment les entraîneurs en disant avoir besoin au moins d’un  sélectionneur national mesure de former de joueurs de talent capables d’évoluer dans les plus grandes compétitions. Mais « malheureusement », d’après lui, le championnat national n’est toujours pas à même de produire de joueurs talentueux comme ce fut le cas par la passé.Le premier responsable a tenu à réaffirmer que la sélection nationale actuellement est dans une phase de formation en ajoutant que celle-ci ne contient pas de joueurs comme Belloumi, Kouici et Fergani.Il est extrêmement difficile, à ses yeux, de bâtir une équipe compétitive capable de porter les couleurs nationales et les honorer.Il a aussi confié que l’Algérie n’a obtenu qu’une seule Coupe d’Afrique des Nations remportée en 1990, et depuis aucun un autre titre n’ait été remporté. Et d’expliquer, il a dit que le problème du pays est qu’il n’y a pas cette culture de réussite et d’échec qu’il faut, selon lui, incarner dans les esprits du peuple algérien, car il n’y a pas une équipe au monde qui n’est pas confrontée à des échecs et à des crises. Raouraoua a dit également qu’il ne fallait se tromper car nous n’avons pas une équipe à l’image de Brésil ou de l’Argentine. Pour y parvenir à ce niveau, il faut un travail de longue haleine pour pouvoir bâtir une sélection qui sera la gloire de tous les Algériens, a-t-il estimé. Il faut également beaucoup de temps et de patience afin de le réaliser concrètement sur le terrain, selon lui.Le professionnalisme nécessite beaucoup de temps pour voir ses fruits.S’agissant du professionnalisme lancé, il y a trois ans, en Algérie, le président de la FAF a souligné que le niveau escompté à atteindre est loin d’être réalisé. Pour étayer ses dires, il a donné l’exemple de nombreux pays européens qui ont dû revoir la loi sur le professionnalisme lancé beaucoup plus avant que l’Algérie.Selon lui, le professionnalisme dans notre pays ne donnera ses fruits qu’après quatre ou cinq ans de temps, car les clubs manquent encore de centres de formation et de stades. D’ailleurs, il s’interroge comment que ces clubs puissent former de bons joueurs dans ces conditions extrêmement difficiles. Dans le même sillage, il a ajouté qu’au jour d’aujourd’hui des clubs professionnels n’ont toujours pas payé leurs cotisations à la ligue de football.Et d’un ton déplorable, il a dit que le problème de certaines personnes dans le pays réside dans la rancune qu’elles vouent aux autres, lesquelles réclament des choses loin d’être concrétisées sur le terrain, non pour servir le football algérien comme elle prétendent. Évoquant la question du sélectionneur local, le premier responsable de l’instance fédérale a dit avoir toujours défendu les entraîneurs locaux et leur offert de nombreuses chances à la tête de la sélection mais les résultats n’ont pas suivi. D’ailleurs, il a qualifié de « décevants » les résultats obtenus par la sélection nationale U -17 qui selon avait eu tous les moyens nécessaires pour avoir de résultats mais ne réussit même pas à vaincre le Botswana. Idem, selon lui, pour la sélection U-20 qui a été écrasé par son homologue palestinienne par (0-3).

« Il est utile de parler de tout, sauf d’importants  moyens qui ont été mis à la disposition de nos sélections nationales. En dépit de tout cela, nous n’avons pas pu avoir un onze (11) capable de relever le défi face à d’autres sélections africaines. Cela illustre fort bien le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui, d’où il fallait un excellent travail de base pour atteindre le niveau qu’ont atteint d’autres sélections et clubs », a-t-il souligné à ce sujet.

Il a dit avoir souhaité trouver dans la sélection nationale 25 joueurs locaux, ce qui permettrait ainsi de les regrouper et organiser des stages de préparation sans attendre les dates arrêtées par la FIFA. Selon ses dires, il était contraint de faire appel à des professionnels pour porter le maillon national et honorer le drapeau algérien.

LG Algérie

Quant à la question tant évoquée et selon laquelle la FAF a dépensé des  sommes faramineuses pour la préparation des Verts en prévision de la CAN 2013, Raouraoua a dit que son instance n’a déboursé aucun centime et que la CAF leur a en revanche accordé une somme de 780 000 dollars couvrant les frais de préparation  pour la CAN (19 janvier-10 février) qu’a abritée l’Afrique du Sud. Il a dit qu’il n’y a aucunement de dilapidation de deniers publics et dit avoir révélé ces informations pour que l’opinion publique ne soit pas trompée.

Revenant trois ans en arrière, Raouraoua est revenu sur la précédente participation des Verts, sous la houlette de Saâdane à la CAN 2010. Il a d’abord dit que les résultats en général étaient bons mais dit ne pas être du tout satisfait du rendement notamment après la défaite inattendue contre le Malawi sur le score de (0 à 3), avant que la sélection ne se rachète au 2e match en s’imposant sur le score de 1 à 0 face au Mali et puis un match nul face au pays organisateur. Raouraoua a ajouté que la sélection ne s’est qualifiée que grâce à un seul but marqué au premier tour avant de gagner contre la Côte d’Ivoire au second tour sur le score de 3 à 2.

Il  a dit que la chance a souri aux coéquipiers de Bouguerra, avant qu’ils n’encaissent une lourde défaite face à l’Egypte (0-4). Une défaite qu’avait dit avoir effacée de sa mémoire. Raouraoua a défendu notablement à nouveau le sélectionneur bosnien, Vahid Halilhodzic qui, selon lui, a fait un grand travail lors du stage effectué par les Verts deux semaines avant le coup d’envoi du tournoi et que même les joueurs ont tout donné.

S’agissant de l’élimination précoce de l’EN, il dit qu’elle a manqué de la chance et que parfois les erreurs arbitrales ont aussi influé sur les résultats des rencontres jouées.Il est à souligner que les bilans moral et financier de la FAF ont été adoptés.La Fédération a également honoré à cette occasion le meilleur arbitre du continent en 2012, à savoir Djamel Haïmoudi pour sa brillante participation à la CAN-2013.