Raouraoua a tout dévoilé sur Al Jazeera Sports hier

Raouraoua a tout dévoilé sur Al Jazeera Sports hier

«J’ai de la sympathie pour les Egyptiens, mais j’en veux à la fédération et certains journalistes»

«Je serais très ravi si le Qatar gagnait l’organisation du Mondial 2022»

«Zaher avait pourtant juré que nous avions simulé l’agression !»

Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a été l’invité de l’émission «VIP», diffusée hier en fin d’après-midi sur la chaîne Al Jazeera.

Ainsi, dans cette longue interview, accordée à l’animateur de cette émission, Hafid Derradji, le premier responsable de la FAF a profité de cette occasion pour mettre le voile sur plusieurs points qui touchent à la sélection algérienne. Raouraoua s’est confié à son interlocuteur à cœur ouvert et sans aucune ambiguïté.

Interrogé à propos des rumeurs qui ont été rapportées au sujet des contacts entrepris avec un entraîneur étranger, le premier responsable de l’institution de Dely Brahim rétorque : «Ce sont des rumeurs dénuées de tout fondement.

On a évoqué cette question Saâdane et moi, et on s’est mis d’accord. Je tiens aussi à dire que je n’ai pris contact avec aucun entraîneur. Après le Mondial, on verra bien les choses comment elles vont se dérouler et soyez certains que nous allons prendre la décision que nous jugerons la plus avantageuse pour la sélection.»

«L’œuvre a commencé depuis 2001»

A une question relative au parcours réalisé jusque-là à la tête de la FAF, Raouraoua a retracé les différentes étapes qui ont mené l’Algérie au Mondial : «Vous devrez savoir que nous avons travaillé sans relâche, depuis mon premier mandat (2001-2005), pour monter une équipe à même de faire honneur aux couleurs de l’Algérie sur la scène mondiale.

On a mis en place une politique et un projet de développement qui va avec les objectifs tracés et les moyens mis en place. On a misé sur un groupe de joueurs jeunes plein de qualités techniques qui ont constitué le noyau de cette équipe nationale, à l’instar de Ziani et Yahia. Ensuite, je suis revenu en 2009, et Dieu merci nous avons pu continuer l’œuvre entamée en 2001.

Cela a été rendu possible grâce aux efforts consentis pour persuader les décideurs de la FIFA à accepter les règlements sur les joueurs binationaux où on est parvenus à convaincre pas moins de 118 membres du conseil de cette instance à voter en faveur de cette nouvelle loi. C’était lors du sommet de la FIFA tenu au Bahamas. C’est ce qui a permis à l’Algérie de tirer profit des joueurs de classe internationale, à l’instar de Meghni, Yebda.»

«Je ne ressens aucune pression»

Interrogé s’il ressentait une quelconque pression à quelques jours du Mondial, Raouraoua répond : «Non, je ressens plutôt une énorme responsabilité. Quant à la pression, on a toujours vécu avec. On veut tout simplement montrer aux joueurs qu’ils sont appelés à bien honorer ce Mondial tout en veillant à ne pas trop les mettre sous pression.

Les joueurs ont bien compris le message et sont conscients de la mission qui les attend surtout qu’ils vont représenter l’Algérie, l’Afrique et le monde arabe. Je peux vous affirmer qu’ils sont prêts à tout pour faire de ce Mondial une réussite.»

«L’apport des nouveaux joueurs est un acquis pour l’Algérie»

Invité à donner son avis sur le renfort effectué par Saâdane avant le Mondial, Raouraoua dira : «Je ne suis pas technicien ou entraîneur pour me mêler des affaires techniques qui dépassent mes prérogatives mais en tant que responsable je crois que les sept joueurs qui ont renforcé la sélection est une chose positive pour l’équipe.

Ça va mettre un peu de concurrence dans ce groupe. Les joueurs ramenés sont très jeunes et cela est un facteur très important qui va nous être utile lors des éliminatoires de la CAN2012 et CM 2014. On a voulu consolider l’équipe nationale et la rendre encore plus forte.»

«J’avais promis la qualification au Mondial et le championnat professionnel»

«Vous vous souvenez de ma déclaration ? Lorsque j’ai été élu, j’avais dit que mon objectif était la qualification en Coupe du monde 2010 et la matérialisation du professionnalisme en Algérie.

Mon premier objectif a été atteint puis qu’après une longue absence, l’Algérie s’est qualifiée pour le Mondial 2010. Cela s’est concrétisé grâce à l’aide de l’Etat et du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le deuxième objectif, c’est la mise en place du système professionnel, comme stipulé par les lois de la FIFA.»

«Tant que Hayatou est là, je ne me porterai pas candidat à la CAF»

En réaction à ce qui a été dit à propos de son désir de briguer un mandat à la tête de la CAF, Raouraoua a été on ne peut plus clair : «La présence de Aïssa Hayatou à la tête de la CAF depuis 1988 est un acquis pour le football africain. Sincèrement, depuis qu’il a été élu le football africain a connu une nette progression.

Il a mis en place un programme de développement très riche. Voilà pourquoi je vous ai dit que tant que Hayatou est sur place, je ne songerai pas à porter ma candidature pour ce poste.»

«Je serais très ravi si le Qatar gagnait l’organisation du Mondial 2022»

Invité à donner son avis sur la candidature du Qatar pour l’organisation du Mondial 2022, le président de la fédération a dit soutenir à fond ce pays dans son projet : «Je serais très ravi si le Qatar accueillait le Mondial 2022. Je ne doute pas une seconde de son aptitude à réussir dans sa démarche. Je soutiens le Qatar à fond.

A ce propos, je tiens à remercier les responsables qataris et ceux d’Aspitar qui ont ouvert les portes de leur centre à nos joueurs. Ils ont mis à notre disposition tout un staff médical. Je les en remercie ! Bien que je n’aie jamais douté de leur soutien, leur présence à nos côtés nous va droit au cœur.»

«Zaher avait pourtant juré que nous avions simulé l’agression !»

Hafid Derradji n’a pas manqué l’occasion de demander à Raouraoua de commenter l’aveu de Samir Zaher, son homologue égyptien, qui a reconnu le 23 mai dernier, qu’il y avait bel et bien eu agression sur le bus de la délégation algérienne au Caire.

Raouraoua explique : «Je suis un homme qui se projette toujours vers l’avenir. Je n’ai pas de temps à perdre avec ça. Zaher aurait dû reconnaître l’agression ce jour-là. Mais au lieu de cela, il nous avait accusés d’avoir simulé l’agression.

Ils ont monté tout un scénario farfelu à ce moment-là. Il était allé jusqu’à accuser nos joueurs de s’être autoagressés ! Et il vient aujourd’hui reconnaître ce qu’il avait nié il y a sept mois. C’est trop tard !»

«La FiFA exclura l’Egypte des éliminatoires du Mondial 2014 si elle récidive»

«Je pense que si Zaher avait reconnu les faits ce jour-là, les choses ne seraient jamais arrivées là où elles sont aujourd’hui. Il n’y aurait jamais eu toute cette haine. Là, il ne dit pas tout. Il ne dit pas que la FIFA les a menacés de les exclure des éliminatoires du Mondial 2014 s’ils récidivaient», a-t-il tenu à préciser.

«Cela ne regarde en aucune manière Zaher qu’on parte au Soudan à pied ou en sous-marins !»

Mohamed Raouraoua ajoutera que «cela ne regarde en aucune manière Zaher que notre équipe se déplace au Soudan à pied ou dans des sous-marins. Nous n’avons rien à voir dans la désignation du lieu de la rencontre d’appui. C’est la FIFA qui avait tout décidé et géré. Et puis les surveillants n’ont rien noté d’anormal. Le bus de leur équipe n’a jamais été agressé contrairement à ce qu’ils ont fait croire.

Ça me fait rire d’apprendre qu’ils ont joint une photo d’un avion militaire transportant des supporters algériens au Soudan dans leur dossier de plainte à la FIFA. Ces photos, n’importe qui peut les avoir sur YouTub ou Facebook. Et puis, en quoi ça le regarde qu’on ait rallié le Soudan à pied ou dans des sous-marins. Ça ne regarde que nous».

«J’ai de la sympathie pour les Egyptiens, mais j’en veux à la fédération et certains journalistes»

«C’est la Fédération égyptienne qui avait choisi de jouer au Soudan, après avoir proposé dans un premier temps l’Afrique du Sud, puis le Nigeria. On avait dit à chaque fois OK ! Je remercierai au passage nos frères soudanais qui nous ont accueillis chez eux et encouragés. Ils croyaient que le choix du Soudan allait dissuader nos supporters de faire le déplacement. Eux, ils n’avaient qu’à traverser la frontière. Moi, je parle des relations entre deux fédérations. Je ne veux pas m’immiscer dans la politique des deux pays. J’ai de la sympathie pour le peuple égyptien. Le fair-play était présent chez les joueurs. Dommage que la Fédération égyptienne et certains journalistes aient voulu faire de ce match une guerre !», a-t-il regretté.

«La balle est maintenant dans le camp des joueurs»

Le président de la fédération a terminé par remercier le président de la République pour son soutien à l’EN : «Merci au président de la République qui nous a soutenus durant toutes nos campagnes. Il n’a lésiné sur aucun moyen pour le bien-être de cette équipe et du football national en général. La FAF a fait son travail.

Nous avons fait en sorte que les stages se déroulent dans de très bonnes conditions. On a veillé à ce que l’équipe ne manque de rien. On a sollicité les plus grandes compétences. Après, la balle est dans le camp des joueurs. A eux de faire leur part des choses.»