Raouraoua a conseillé à l’ESS de ne pas participer à la Ligue des Champions africaine. Ils sont champions d’Afrique

Raouraoua a conseillé à l’ESS de ne pas participer à la Ligue des Champions africaine. Ils sont champions d’Afrique

L’Entente Sportive de Sétif est désormais la première équipe algérienne à remporter la Ligue des champions africaine dans sa version actuelle. Pourtant, l’ESS a failli ne pas participer à cette compétition.

Le club sétifien ainsi que tous les autres clubs algériens qualifiés aux compétitions africaines ont été priés il y a un an d’y renoncer par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, afin de composer avec deux contraintes imposées par le calendrier international : la participation de l’Algérie au Mondial-2014 au Brésil, qui impliquait la fin des compétitions nationales à la mi-mai au plus tard, et l’organisation des éliminatoires de la CAN-2015 en mode accéléré, ce qui réduisait les dates estivales et automnales qui étaient consacrées auparavant aux compétitions des clubs.

Or, les Sétifiens ont choisi de participer quand même et de faire avec les aléas de la programmation. Cela avait donné lieu parfois à des situations ubuesques où l’Entente -et aussi le CS Constantine qui avait accepté lui aussi cette forme d’aventurisme, avec moins de bonheur- jouait deux matches en trois jours, voire en deux jours, pour courir deux lièvres à la fois.

Au moment où on l’attendait le moins donc, l’ES Sétif a forcé les portes de l’Histoire en devenant le premier club algérien à remporter la Ligue des champions africaine de football dans sa version actuelle calquée sur le modèle européen, initiée en 1997 après 33 éditions sur le mode des éliminations directes. Cela s’est passé en ce jour de gloire du 1er novembre au bénéfice du nombre de buts inscrits à l’extérieur au match aller face aux Congolais du Vita Club. On s’y attendait d’autant moins que tous les paramètres étaient défavorables au club sétifien depuis le début de l’édition et encore plus depuis le début de la présente saison.

En plus du souhait du président de la FAF, la deuxième contrainte a été le départ, à la fin de la saison passée, de pas moins de cinq joueurs détenteurs d’une licence africaine : Karaoui, Gourmi, Ferrahi, El Ogbi et Nadji. Non seulement il s’agit d’éléments de base dans l’équipe, mais cela a réduit le nombre de joueurs sélectionnables pour les matches des phases avancées de la compétition, les plus importants.

Si on ajoute à cela la contrainte des blessures et méformes sporadiques touchant les joueurs au cours de la saison, on comprend que le contexte n’était pas des plus favorables à l’ESS qui, plus est, est composé d’un effectif moyen mal pourvu en stars expérimentées. Faisant fi de tout cela, les Sétifiens ont réussi là où des équipes de l’ESS théoriquement plus fortes et des clubs habitués au haut niveau africain tels le MC Alger, la JS Kabylie ou l’USM Alger avaient échoué.

La JSK, c’est justement le dernier club à avoir tutoyé les sommets de la Ligue des champions africaine. C’était en 2010 où elle était parvenue jusqu’aux demi-finales (éliminée par les Congolais du TP Mazembe) dans la foulée de la participation de l’Algérie à la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Curieusement, le sacre de l’ESS intervient également la même année d’une participation algérienne à un Mondial, plus consistante qu’il y a quatre ans et assortie d’un résultat historique. Le parcours de l’ESS a été exponentiel au parcours des Verts et c’est tout un symbole.

L’Algérie, pays africain le mieux classé au classement FIFA et auteur du meilleur parcours au Brésil, sera le représentant du continent à la Coupe du monde des clubs du 10 au 20 décembre au Maroc (en plus du MA Tétouan qui y participera comme représentant symbolique du pays organisateur). Les Algériens reprendront bien de la Coupe du monde… Ils ont goûté au plus haut niveau et ils en redemandent. Ça tombe bien : ils essaieront, en éclaireurs, de prendre leurs marques au Maroc avant la Coupe d’Afrique des nations où les Verts ne pourront plus se cacher. Le favori, c’est eux. Et sans les contraintes de l’ESS.