Rançons, drogue, contrebande : Le business d’Al Qaïda au Maghreb inquiète les Américains

Rançons, drogue, contrebande : Le business d’Al Qaïda au Maghreb inquiète les Américains
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Le coordonnateur américain de la lutte contre le terrorisme au département d’Etat, M. Daniel Benjamin, a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à examiner de près la question de versement de rançons à l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les rançons, le trafic de drogue ainsi que la contrebande constituent les principales sources de financements des groupes armés affiliés à Al Qaïda au Maghreb Islamique qui évoluent en Afrique du Nord et dans le Sahel.

Intervenant devant le comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité de l’ONU pour expliquer la stratégie américaine pour le contre-terrorisme du président Barack Obama, M. Benjamin a déclaré qu’« aucun groupe terroriste n’est aussi notoirement connu que l’AQMI en matière d’enlèvements contre rançons qui sont devenus l’une des sources principales des revenus pour les groupes liés à Al Qaida ».

Le patron du contre-terrorisme au département d’Etat a souligné que les Etats-Unis « encouragent vivement le comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité à se concentrer davantage sur cet aspect de la menace terroriste, qui s’étend au-delà de l’AQMI »

Les Etats-Unis sont « extrêmement préoccupés » par les liens et la convergence d’intérêts entre les organisations criminelles transnationales et les réseaux terroristes en Afrique du Nord, notamment Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), a affirmé de son côté, lundi 25 juillet, le chef d’Etat major interarmées américain, l’amiral Mike Mullen.

« Il s’agit d’une question qui m’inquiète depuis plusieurs années, et ce n’est pas seulement le trafic de drogues, mais aussi l’immigration (illégale) et le trafic d’armes et d’êtres humains », a-t-il déclaré à l’occasion de la présentation de la nouvelle stratégie américaine de lutte contre le crime organisé international.

L’amiral Mullen a relevé que ces trafics de tout génèrent des revenus se chiffrant par milliards de dollars, notamment pour ce qui est du trafic de drogues dures opérés par les narcotrafiquants latino-américains à travers l’Atlantique, soulignant que ces revenus profitent également aux réseaux terroristes locaux et à leurs opérations dans la région.

« Le crime organisé n’est plus un problème local ou régional, il représente aujourd’hui un danger pour la stabilité internationale », a affirmé de son côté Le président américain Barack Obama dans une lettre au Congrès, rendue publique lundi par la Maison Blanche.

Les rançons, le trafic de drogue ainsi que la contrebande constituent les principales sources de financement des groupes armés affiliés à Al Qaïda au Maghreb Islamique qui évoluent en Afrique du Nord et dans le Sahel.

Selon diverses estimations, les différentes branches de l’organisation auraient engrangé en 2010 entre 15 et 20 millions d’euros de rançons réglées en liquide dans négociations autour des prises d’otages.

Deux travailleurs humanitaires espagnols arrêtés en novembre 2009 par Aqmi ont été relâchés en août 2010 après versement d’une rançon de cinq millions d’euros qui n’a pas été confirmée par le gouvernement de Madrid.

Al-Qaïda au Maghreb qui a enlevé 19 étrangers en 2009 réclame encore « au moins 90 millions d’euros » pour la libération de quatre Français enlevés en septembre 2010 au Niger.

L’argent des rançons sert à acheter des véhicules, des armes, des munitions des explosifs, des lunettes de vision nocturne pour les déplacements de nuit, rétribuer les tribus nomades du grand Sahara et recruter de nouveaux combattants.