Le chef de la diplomatie algérienne a mis en exergue le rôle de locomotive que peut jouer la communauté algérienne installée en France.
Si les nuages qui planaient sur les relations algéro-françaises se sont dissipés depuis la visite de l’ancien ministre français de la Défense Jean-Pierre Chevènement, la récente sortie médiatique du chef de la diplomatie algérienne indique qu’elles sont encore loin d’être exceptionnelles.
Les deux pays sont toutefois parvenus à surmonter leurs brouilles. Elles ne datent pas d’hier et vu leur particularité qu’il faut attribuer à la douloureuse histoire qui lie l’Algérie à l’ex-puissance colonisatrice qu’était la France, elles peuvent être tout, sauf anodines. «Les relations algéro-françaises peuvent être bonnes, elles peuvent être mauvaises, mais elles ne seront jamais banales. Elles ne seront jamais banales, j’insiste sur cela», a répondu le patron de la diplomatie algérienne qui a été interrogé sur l’état actuel des relations des deux pays lors d’un point de presse qu’il a tenu à l’issue de l’inauguration du nouveau siège du consulat de Créteil (banlieue sud-est de Paris).
Le ministre d’Etat a tenu à rendre à César ce qui appartient à Jules. La formule qui porte le sceau du chef de l’Etat qui a eu à gérer les crises successives qui ont secoué l’Algérie et la France dès les premières années de l’indépendance.
«Quand le président Bouteflika était ministre des Affaires étrangères, il y a bien des années, il a eu à gérer plusieurs cycles de situations difficiles entre l’Algérie et la France. Il a été l’auteur de la fameuse phrase: «Les relations algéro-françaises peuvent être bonnes, elles peuvent être mauvaises, mais elles ne seront jamais banales», a tenu à rappeler le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
«Ces relations demandent du travail de part et d’autre», a-t-il fait remarquer comme pour dire que cela ne va pas fort actuellement dans certains domaines. Lesquels par exemple?
«De toute évidence, il y a des intérêts spécifiques, de multiples intérêts et il y a des domaines assez compliqués. L’Algérie est soucieuse de son indépendance, des questions (internationales) justes», a fait observer M.Lamamra soulignant que l’Algérie «a des positions de principe et des positions stables». Parmi les positions sur lesquelles divergent les deux pays on peut citer sans nous tromper la crise syrienne et le conflit du Sahara occidental qui oppose le Front Polisario et le Maroc. Existe-t-il des initiatives pour les surmonter?
«Nous dialoguons avec l’Etat français avec le même pied d’égalité» a souligné le patron de la diplomatie algérienne. «Le travail «continue et se fait dans beaucoup de secteurs et les échéances sont fixées» a indiqué le ministre des Affaires étrangères qui a mis l’accent sur les potentialités humaines avérées qui peuvent les élever à un niveau remarquable. Le chef de la diplomatie algérienne a mis en exergue le rôle de locomotive que peut jouer la communauté algérienne installée en France dans la coopération bilatérale à l’occasion de sa rencontre avec la presse, samedi dernier à Paris. «Il y a un rôle indispensable que doit jouer la communauté algérienne installée en France» a-t-il souligné. Cette communauté «parfaitement intégrée» dans les villes et dans les agglomérations «est à même de jouer un rôle de locomotive dans la coopération bilatérale pour établir des relations fructueuses entre les établissements scolaires et les universités des deux pays», a précisé le ministre qui a lancé un appel aux responsables français pour aider la communauté algérienne et de «travailler main dans la main pour établir de véritables ponts sur la Méditerranée».
«Des ponts d’amitié qui pourront avantageusement nous permettre de garantir à mes compatriotes ici présents les possibilités à mieux développer leur relation avec leur pays d’origine et à la promotion des relations de qualité avec le pays hôte», a déclaré Ramtane Lamamra.