Tout est disponible, mais à quel prix?
Entre les dépenses du mois sacré, les achats de l’Aïd El Fitr et la rentrée scolaire, les ménages sont saignés à blanc.
Coincés entre les dépenses du Ramadhan, et les incontournables achats vestimentaires, les pères de famille appréhendent déjà les dépenses de la rentrée scolaire. Saignés depuis le début du mois de jeûne, les ménages sont désemparés, plutôt dépassés, ne savant plus où donner de la tête. En effet, à son douzième jour, le mois de Ramadhan commence déjà à plomber les moyennes et faibles bourses.
Alors, qu’en est-il des familles démunies? Ces dernières font face à une flambée vertigineuse des prix des fruits et légumes. En sa deuxième semaine, le mois sacré en Algérie n’est pas du tout clément avec le couffin, qui, parfois, oblige certaines familles de ne céder à aucun caprice, en raison de leur faible pouvoir d’achat.
Ainsi, la cherté de la vie oblige, pour subvenir aux besoins du «couffin» et aux exigences de leurs enfants à se couper en quatre. Véritable aubaine pour les commerçants légaux et informels, qui profitent de ces circonstances exceptionnelles, pour imposer leur diktat, et du coup écouler leurs marchandises à des prix exorbitants, se remplissant les poches aux dépens de ménages impuissants.
Ces commerçants indélicats et les vendeurs informels sans scrupules, dont le nombre s’accroît en cette occasion, non seulement exercent au noir, sans pour autant être inquiets, outre mesure, mais squattent les rues et ruelles ainsi que toutes les artères du centre-ville de Annaba. Même décor chez les marchands de fruits et légumes, avec la même courbe indiquant une hausse des prix sans précédent. Dans ces espaces de fortune, les étals des fruits et légumes, de vêtements et des passants s’entremêlent, permettant du coup aux délinquants et aux voleurs à l’arraché de sévir en toute confiance et en toute impunité.
Devant cette situation, on ne peut plus complexe, les ménages à revenus moyens et modestes sont les premières victimes de cette supercherie à grande échelle où ils sont contraints de céder pour pouvoir subvenir à des dépenses parfois dérisoires, devenues au fil du temps, des habitudes enracinées dans une société consommatrice, loin des préceptes de l’Islam en ce mois de jeûne, prise du coup entre les griffes de la tentation et l’envie d’acheter pour acheter, et vivre ainsi au- dessus de leurs moyens.
Cela étant, cette frénésie qui s’empare des ménages, en cette période, ne manquera certainement pas de porter un sérieux préjudice aux parents souvent astreints à s’endetter pour faire plaisir à leurs familles, et vivre comme il se doit cet événement religieux annuel.
Néanmoins, rien ne peut justifier cette flambée des prix en ce mois sacré, censé être mois de miséricorde et de solidarité entre les fidèles.
Les ménages sont censés faire preuve de plus de retenue, en évitant des dépenses superflues et irréfléchies, qui ne font que renflouer des caisses de ces sangsues. Avec les vêtements de l’Aïd et la rentrée scolaire, les ménages sont saignés à blanc.