Entre les dépenses du Ramadhan et celles de la rentrée, il y a le budget vacances qu’il ne faut pas occulter
Malgré toutes ces dépenses, malgré leurs salaires misérables et malgré le fait que les pouvoirs publics ne leur sont d’aucun secours, les Algériens arrivent toujours à se débrouiller…
Côté finances, les Algériens ont fini le mois de Ramadhan sur les «jantes». En effet, leurs portefeuilles n’ont pas jeûné lors de ces 30 jours de jeûne. Ils ont, le moins que l’on puisse dire, été mis à rude épreuve avec les dépenses en nourriture engendrées durant ce mois sacré. La frénésie de l’achat, doublée. de la flambée des prix a fait, selon les estimations des experts, que la dépense moyenne des foyers durant ce mois de Ramadhan a atteint les 40.000 DA.
Dans un pays où le Snmg est de 18.000 DA, on imagine les dégâts sur le budget de ces foyers, qui se répercutent négativement sur plusieurs mois qui suivent. Mais la fin du Ramadhan n’a pas signé le glas du cauchemar des foyers. L’Aïd est arrivé, et avec lui ses grosses dépenses pour la confection des gâteaux mais surtout en vêtements pour les enfants. Comme pour la nourriture durant le mois de Ramadhan, les vêtements ne sont pas donnés. Les dépenses en vêtements pour chaque famille dépassent de loin les 10.000 DA. Les Algériens qui n’ont pas encore fini de suffoquer au sens propre, ne sont pas au bout de leur peine. La suite de l’été se fera au rythme de températures caniculaires et de dépenses substantielles. Car la fin du Ramadhan sonnera aussi le retour des «amendes», cadeaux de mariage comme ils sont appelés dans le jargon populaire. Les Algériens aiment bien fêter ce genre d’heureux évènements en plein été.
Le Ramadhan a un peu chamboulé les choses. Mais ce n’est que partie remise! Les fêtes ont pris un mois de repos, mais elles vont revenir avec force ces jours-ci.Les cadeaux pour ces mariages sont onéreux. Et comme les Algériens aiment offrir de beaux cadeaux, ils y mettent le prix.
Après tout cela, et dans à peine un mois, il faudra penser aux dépenses de la rentrée scolaire! Car comme l’année dernière, le Ramadhan coïncide aussi avec la rentrée scolaire.
Il faut compter avec les dépenses en vêtements, tradition en Algérie pour chaque nouvelle rentrée. Même si certains parents ont trouvé la parade en rangeant les vêtements de l’Aïd pour les ressortir à la rentrée, il n’en demeure pas moins que les dépenses du cartable scolaire restent importantes. Ajouté à cela, le déclin de l’enseignement public, les parents sont obligés de recourir aux cours supplémentaires dont ceux des classes de terminale débutent avant la rentrée des classes. Certaines de ces écoles de soutien scolaire vont ouvrir leurs portes dès septembre. Soucieux de l’avenir de leurs enfants, ils vont, bien sûr, «casquer»… Déjà, chacun des événements cités est une épreuve pour les ménages, les Algériens sont obligés de se reconvertir, par la force des choses, en «experts-comptables» afin de s’imposer un régime restrictif durant le mois sacré en administrant leurs ménages «avec une sage économie».
Seules les prouesses d’un «expert-comptable» pouvant rationner les dépenses et les charges sont à même de sauver» la famille de la «banqueroute». Il faut dire que chacun de ces événements est une épreuve pour le budget familial. Alors, quand ils arrivent en même temps… Avec toutes ces dépenses, il ne reste rien aux Algériens pour pouvoir aller en vacances. Eux qui se tuent pendant toute l’année au boulot.
Malgré toutes ces dépenses, malgré leurs salaires misérables et malgré le fait que les pouvoirs publics ne leur sont d’aucun secours, les Algériens arrivent toujours à se débrouiller. C’est cela être Algérien…