Un large programme est élaboré par le département des affaires religieuses en perspective du mois sacré. Un programme, qui, outre son aspect social d’entraide et de solidarité, comporte des activités, des discours et prêches de nature à montrer le vrai visage de l’islam. Un visage dénaturé par des pseudo-cheikhs, fustigés par le ministre, car étant à l’origine, selon lui, du radicalisme constaté dans la pratique religieuse.
Cette décision figure parmi un large programme élaboré par le département des affaires religieuses en perspective du mois sacré. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs depuis Mostaganem.
Il a précisé que des activités rassemblant les Algériens autour de la référence religieuse nationale sont programmées tout au long de ce mois. Mohammed Aïssa n’a pas caché depuis son installation à la tête de ce ministère son intention de recadrer le discours religieux, dévié de sa trajectoire prophéticale, pour revenir à l’islam traditionnel. Des pseudo-cheikhs sont, selon lui, à l’origine du radicalisme constaté dans la pratique religieuse, d’où l’importance d’instaurer une référence religieuse nationale. Le ministre avait, dans une précédente déclaration, fustigé ceux qui s’autoproclament cheikhs et qui sont à l’origine des excès, de l’extrémisme et du radicalisme. «Certains se contentent d’aller acheter des livres et d’autres vont vers des chaînes de télévision ou le réseau internet écouter des pseudo-cheikhs dont on ne connaît ni les capacités ni les affiliations, ce qui a donné lieu à des déviations, des excès, des extrémismes et des radicalismes dans la façon de pratiquer la religion musulmane», a précisé le ministre. Il a ajouté que la pratique de la religion a été «dénaturée, dévoyée de la voie du juste milieu, celle enseignée par des maîtres et des imams et déviée de la trajectoire prophéticale». Pour éviter ces dérives, une révision du système de formation des cadres du secteur des affaires religieuses avait été annoncée.
Mohamed Aïssa ambitionne, à travers l’élaboration de ce nouveau programme de formation, assurer un meilleur encadrement des mosquées et des structures qui y relèvent. Une manière aussi de répondre aux exigences et aux défis auxquels fait face notre jeunesse depuis la fin de la décennie noire. Dans une déclaration en marge du colloque international sur l’information religieuse, Mohamed Aïssa a souligné que le ministère œuvre à marquer le mois sacré par une présence particulière à travers des actions de solidarité, du fonds de la zakat el fitr et l’animation des places publiques en collaboration avec les autorités locales. Ces activités ont pour but de montrer le vrai visage de l’islam, loin des images sanglantes qu’on voit venir de loin. Le programme du mois de Ramadhan comporte dans ce cadre un concours international du Coran dont les séquences seront, pour la première fois, diffusées sur des écrans géants sur les places publiques. Les prêches du vendredi traiteront quant à eux du thème de la consommation rationnelle pour lutter contre le gaspillage. Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs compte par ailleurs profiter du mois de Ramadhan pour renforcer la coopération avec les secteurs, dont ceux de la jeunesse et des sports, de la solidarité nationale, de l’enseignement supérieur, de l’éducation et des moudjahidine, surtout qu’il coïncide avec les festivités de célébration de la fête de l’indépendance et de la jeunesse, a encore indiqué le ministre.
Assia. B