Ramadhan, Sahel et installation du gouvernement ,De quoi gâcher les vacances de nos ministres

Ramadhan, Sahel et installation du gouvernement ,De quoi gâcher les vacances de nos ministres

conseil-de-ministres.jpgLes ministres du gouvernement d’Ouyahia sont officiellement en congé depuis le 5 juillet dernier, date de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance.

Les membres du gouvernement, qui devait déposer sa démission au lendemain des législatives comme le veut la tradition, ont droit cette année à 15 jours. La première semaine révèle que tous les ministres ne sont pas en congé. Beaucoup d’entre eux ne profitent pas de la mer et du soleil. Calendrier oblige, certains ministres ont été contraints de rester afin de veiller à la bonne marche de leur secteur. C’est le cas, notamment, du ministre des Affaires étrangères et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines qui ont été contraints d’annuler leurs vacances en raison de la situation qui prévaut au Nord du Mali et dans la région du Sahel. La guerre est à nos frontières. Ainsi, Mourad Medelci, chef de la diplomatie algérienne, n’a pas quitté son bureau. Le ballet diplomatique en Algérie l’a obligé à sacrifier ses vacances d’été pour recevoir de hauts responsables étrangers. Idem pour le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui semble plus préoccupé par la crise au Mali que par le choix de sa destination de vacances. Après Londres, où il a assisté à une rencontre sur le développement au Maghreb, Messahel s’est rendu dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, pour tenter de trouver des solutions à la crise malienne. Si traditionnellement les membres du gouvernement sont mis en congé durant le mois d’août, ce décalage vers le début de juillet s’explique, bien sûr, par «la proximité» du mois de ramadhan cette année. Le ramadhan a gâché également les vacances de certains ministres qui doivent met-tre les bouchées doubles pour prouver leur efficacité sur le terrain. C’est le cas du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, appelé à réguler les prix des fruits et légumes ainsi que les viandes, durant ce mois connu pour être celui de grande consommation. Le ministre, d’obédience MSP, a pris ses vacances contrairement à ses compagnons. Pour autant, Benbada n’est certainement pas déconnecté de son département. En plus des dysfonctionnements du marché des fruits et légumes, le ministre doit gérer la crise du ciment qui bloque la construction de plusieurs chantiers. En partant en vacances, Benbada a laissé en suspens des dossiers extrêmement chauds et sensibles qui risquent de perturber ses journées de repos. Le ministre de la Solidarité nationale, Saïd Berkat, risque également d’écourter ses vacances pour garantir une distribution équitable des couffins de ramadhan aux familles nécessiteuses. Le feuilleton de la pénurie des médicaments a rattrapé cette année le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, qui gère aussi le ministère du Travail par intérim. Ce dernier devrait être branché en permanence sur son département pour assurer les médicaments, les vaccins, notamment en prévision du mois sacré. La chute des prix du pétrole et la hausse des dépenses publiques ont obligé les ministres des Finances et celui de l’Energie et des Mines (qui gère aussi le ministère de la Poste et des nouvelles technologies de l’information) de rester à l’écoute de leurs départements et au cour mondial des hydrocarbures. Il faut ajouter à cela le fait que tous les ministres doivent se rendre pendant le ramadhan au palais présidentiel d’El Mouradia pour présenter le bilan et les réalisations de leur secteur. Le président de la République reconduira cette année encore les traditionnelles audiences de ramadhan. L’installation d’un nouveau gouvernement, qui tarde à venir plus de deux mois après les élections législatives du 10 mai, met les ministres sur leurs gardes. Les membres du gouvernement attendent désespérément l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale. Une attente qui gâche, sans aucun doute, leurs vacances. Plusieurs ministres (ceux en vacances) risquent d’écourter leur congé pour faire preuve de perspicacité et plaire au chef ! Mehdi Aït Mouloud