Ramadhan, le patrimoine revient au galop !

Ramadhan, le patrimoine revient au galop !

S’il est un mois dans l’année qui célèbre réellement le patrimoine culturel algérien et qui le revivifie, c’est bien le mois de ramadhan avec son lot de recette de cuisine héritée des arrières grands-mères, de vieux ustensiles de cuisine empreint de nostalgie, de poésies populaires, parfois d’habillement traditionnel et surtout de musiques du terroir qu’on l’appelle citadine, savante, populaire ou autre.

Un mois durant dans la capitale et la majorité des villes du nord du pays sont bercées du son mélodique du mandole, du luth et des violons et résonnent des percussions discrètes et étudiées rythmant un flot ininterrompu de qcid et de poèmes animant un mois durant le quotidien des algériens dans leurs voitures, dans leurs maisons et pendant leurs soirées.



Dans les places publiques, les cafés, les esplanades, les maisons de jeunes et de la culture et les salles de spectacle la musique andalouse déclinée sous ses trois écoles et le châabi restent les genres rois en ce mois et les interprètes s’invitent aussi parfois dans des lieux insolites qui se prêtent au jeu.

Dans la capitale le châabi et l’andalou se jouent dans la cour de l’emblématique Villa Abdeltif, une résidence du fahs (banlieue) qui conjugue tout ce que l’époque ottomane avait de plus luxueux et raffiné à ce que la baie et les hauteurs d’Alger offrent de plus apaisant et spectaculaire. Il y a lieu de citer le musée du Bardo dont le site s’y prête magnifiquement à des qaadate chaabies et andalouses.

Dans la foulée, autrefois les cafés populaires des vieux quartiers de la Casbah ne désemplissaient lors du mois de ramadhan, à l’image de Qahouet Saci, ajouhat Laarich, le café el Bahdja ou encore le café Malakoff qui a vu défiler l’auteur interprète de qahoua wa latay, en l’occurrence Hadj Mrizek et son épigone Hadj M’hamed El Anka. Ces derniers animaient des soirées de récitals châabis qui se prolongaient généralement jusqu’à la fin de l’été. Il y avait aussi Qahouet El Bhar, Qahouet Tlemçani ou celle dite Café el Kamel fréquentés par des mélomanes venus des citéd environnates d’Alger.

Ces dernières années, l’inititaive a été prise par les autorités locales pour réactiver les traditions musicales d’antan. Au cœur de la capitale de nouveaux espaces culturels sont venus se greffer dans le tissu urbain congestionné et surchargé d’Alger pour apporter un peu de gaieté et d’évasion dans des lieux bien réputés plus bruyants et où le commerce les bouchons, les ateliers et le marché règnent en rois, à l’image du cercle de l’USMA situé à l’avenue Abderrahmane Mira où certains mélomanes viennent y savouer des soirées de musique chaabie, ou se retrouvent sur la nouvelle scène nommée «Tahtaha» (placette), une terrasse sur élevée située sur les docs du port d’Alger non loin du petit port de pêche et l’amirauté. Des lieux qui tentent tant bien que mal de perpétuer ce legs musical de la vieille médina .

R. E.